Outre la douzaine de mesures de mai dernier, d'autres initiatives sont attendues dans les prochains jours ou prochaines semaines. De sources proches du ministère de l'Intérieur, on apprend que «des mesures draconiennes sont en chantier en vue de garantir une régularité et une transparence maximale tant en amont qu'en aval du déroulement des élections locales, prévues pour le 10 octobre prochain». Dans ce cadre, les fameuses douze mesures relatives aux législatives du 30 mai dernier, et signées de la main du Président de la République, seront intégralement reconduites. Ces mesures ont été unanimement bien accueillies par la classe politique qui voit là une volonté pratique des pouvoirs publics de garantir des élections «propres et honnêtes», selon une expression consacrée, mais presque jamais respectée. Les mesures prises, inédites même depuis l'avènement de la démocratie en Algérie, prévoient d'accorder des P-V de dépouillement à l'ensemble des observateurs partisans, ce qui aura pour conséquence d'éviter toute falsification en amont de ces documents comme cela avait été le cas en 1997. En cas de litiges sérieux, ces mesures vont encore plus loin, en conservant les bulletins dans des sacs scellés en cas d'éventuels nouveaux décomptes. A ces deux mesures, originales et inédites, s'ajoute le fait que le président de la commission de surveillance des élections ne soit plus une personne désignée par le pouvoir, mais élue par ses pairs représentants de tous les partis politiques en lice. S'agissant des nouvelles mesures, toujours à l'étude, on apprend de sources proches du ministère de l'Intérieur qu'elles concerneront surtout la «réduction drastique du nombre des bureaux itinérants». Cette question, en effet, est restée la principale pierre d'achoppement entre les partis politiques et les autorités. La présidence de la République, qui a reçu les leaders des partis politiques les plus en vue en prévision de cette échéance électorale, en a été saisie officiellement par de nombreux leaders. Des promesses très fermes auraient été faites en ce sens. Idem pour les corps constitués dont le vote continue à «intriguer» les observateurs avertis et les partis politiques, aussi bien siégeant au pouvoir que militant dans l'opposition. Pour ce qui est de la remise à jour des listes électorales, il faut croire qu'il faudra attendre la présidentielle de 2003. De nombreux partis, en effet, se basant sur des statistiques officielles, ont contesté le nombre d'électeurs annoncé, supposant que de nombreuses doubles inscriptions existent sans doute, ce qui a pour effet de tronquer les résultats au profit d'un parti ou d'un autre. Des partis, comme celui de Djaballah, sont allés encore plus loin pour dire que «ces doubles, triples...inscriptions sont volontairement laissées en l'état dans le cadre d'une fraude quasi institutionnalisée par les tenants du pouvoir». Prises par le temps, les autorités ne pouvaient pas faire grand-chose à ce sujet. Mais il est à peu près certain que le pouvoir, avec l'aide des nouveaux élus locaux, oeuvrera à assainir consciencieusement le fichier électoral avant la présidentielle d'avril 2003.