Des militants du parti se présentent sur des listes d'indépendants. L'option des listes d'indépendants, prise par certains cadres du RCD, faisant fi des fermes instructions du chef du parti, Saïd Sadi, a créé un climat de tension au sein de cette formation politique. M.Saïd Sadi, qui tient d'une main de fer sa formation politique, ne semble plus très écouté par ses militants qui n'arrivent pas accepter un retour du manivelle, largement au profit de son principal rival en Kabylie, le FFS. Des mesures d'exclusion des rangs du parti se profilent déjà à l'horizon. De la protestation à la discussion des ordres du chef, en passant par la désobéissance, la liste des exclus du RCD n'est pas près de se clôturer. C'est du moins les pronostics des observateurs. Les enjeux politiques en région de Kabylie sont devenus tellement énormes qu'il est apparemment très difficile de maintenir la cohésion et surtout la discipline au sein du RCD. Pour la direction du parti, tout comme pour les militants qui ont décidé de «violer les instructions de boycott», il s'agit là d'une question de principe. Le premier responsable du parti tente de maintenir un parti, même artificiellement, face à un FFS plus redoutable que jamais. Quant aux candidats, il s'agit de préserver une carrière politique que la décision de la direction a toutes les chances de briser. Dans le fond, estiment certains analystes, c'est l'entrée en lice inattendue du FFS dans ces élections du 10 octobre prochain, qui a non seulement permis à la formation d'Aït Ahmed de prendre le dessus, mais aussi de brouiller les calculs de Saïd Sadi. Le conflit entre les militants et la direction est susceptible de prendre d'autres proportions. Le pire à craindre, c'est la possibilité de voir ces candidats «pas comme les autres», livrés comme «traîtres» aux jeunes révoltés. Un début de lynchage médiatique contre eux donne les signes d'un lourd châtiment qui se prépare. Il faut souligner que la vague de désobéissance ne date pas d'aujourd'hui. Elle-même commencée par le haut de l'échelle. De Khalida Toumi, Amara Benyounès à Madjid Zaânoun et Ould-El Hadi, la vague des exclusions pour des désaccords avec la gestion politique de la direction a battu tous les records.