Cette libération sera une bouée de sauvetage pour Al Qaîda dont la branche, le Gspc, a été laminée en Algérie. De sources sécuritaires très au fait de la lutte contre le terrorisme, on a appris que l'Algérie a renforcé son dispositif sécuritaire au niveau de ses frontières avec la Libye. Cette action purement préventive, selon nos sources, intervient suite à la libération de près de 300 islamistes des prisons libyennes. Aussi, est-il impératif de demeurer prévoyant en renforçant le dispositif sécuritaire notamment aux frontières communes. Pour nos sources, il faut s'attendre à ce que les mouvements de terroristes se fassent remarquer, plus particulièrement dans la région du Sahel, très instable aux plans sécuritaire et politique. En effet, la mise en liberté de ces militants qui étaient proche d'Al Qaîda durant les années 90 «ne sera certainement pas sans conséquences». En d'autres termes, cette déclaration véhicule un trait de prudence pour nos sources, au moment même où l'on vient d'établir un rapport indiquant que pas moins de 200 islamistes activent en Afrique du Nord et plus précisément dans la bande du Sahel. Sur un autre plan, cette libération constitue un argument de plus pour les forces américaines et françaises dans leur volonté d'imposer leur présence dans cette région. La guéguerre entre les deux armées n'a jamais cessé pour le contrôle de la bande du Sahel. Il va sans dire également que les islamistes de la mouvance libyenne, entretenaient des contacts très étroits avec le mouvement dit djihadiste en Algérie. D'ailleurs, il y a à peine quelques semaines, les services de sécurité ont réussi à avorter une transaction d'armes dans la wilaya d'El Oued aux limites des frontières algéro-lybiennes. Le lot d'armement était destiné aux groupes terroristes du Gspc, branche présumée d'Al Qaîda au Maghreb islamique. Ce type de trafic connecté à celui de la drogue et de la contrebande de tout genre, nourrit les réseaux terroristes dans la région. Il convient par ailleurs, de relever la simultanéité entre cette libération et la réunion d'Alger. En effet, l'élargissement des 214 islamistes par les autorités libyennes, intervient quelques jours seulement après la réunion des sept ministres des Etats de la bande du Sahel, à Alger, dans le cadre de la lutte antiterroriste et dont l'objectif était justement de créer un front contre les réseaux d'Al Qaîda au Maghreb. La Libye avait participé à cette rencontre considérée comme très importante dans l'évolution de la lutte contre le terrorisme, et par cette action l'on est en mesure de dire que l'impact pourrait engendrer «l'inattendu». En fait, nos sources craignent que certains islamistes ayant bénéficié de cette opération soient tentés de rejoindre le chemin des maquis au niveau du Sahel. Pour nos sources, il est presque certain que le réseau d'Al Qaîda mise sur les groupes islamiques libyens pour se relever des coups de boutoir qu'il subit en Algérie. La branche d'Al Qaîda au Maghreb, le Gspc, étant réduite presque à néant en Algérie par les services de sécurité, la libération des islamistes par le fils d'El Gueddafi sera en quelque sorte une bouée de sauvetage pour le réseau de Ben Laden déçu par le Gspc. Aussi, Al Qaîda compte sur le Gicl pour amorcer de nouvelles actions dans la région du Maghreb et surtout du Sahel.