L'accès de l'Esplanade est limité aux Palestiniens de plus de 50 ans détenteurs du statut de résidents permanents, ce qui exclut les habitants de Cisjordanie. Israël a limité hier peu avant la célébration de la Pâque juive l'accès de l'Esplanade des Mosquées dans la vieille ville de Jérusalem occupée, alors que la construction de logements destinés à des Israéliens dans sa partie orientale menace la relance du processus de paix. Les autorités israéliennes ont également décidé de boucler la Cisjordanie occupée jusqu'au 6 avril «pour des raisons de sécurité» à l'occasion des fêtes de la Pâque juive, qui débutaient hier soir et s'achèvent le 5 avril au soir. Ces restrictions de mouvement pour les Palestiniens de Cisjordanie, courantes lors des fêtes du calendrier juif, interviennent alors que les dirigeants arabes ont conditionné dimanche la reprise du dialogue israélo-palestinien à l'arrêt total de la colonisation dans les territoires occupés. L'accès de l'esplanade est limité aux Palestiniens de plus de 50 ans détenteurs du statut de résidents permanents, ce qui exclut les habitants de Cisjordanie, a annoncé le porte-parole des forces d'occupation israéliennes. L'esplanade sera également interdite aux visiteurs non-musulmans mais demeurera ouverte pour les femmes, a-t-il ajouté, sans préciser combien de temps dureraient ces restrictions. Troisième lieu saint de l'islam, l'esplanade des Mosquées, qui abrite le célèbre Dôme du Rocher et la mosquée Al-Aqsa, est aussi le site le plus sacré pour les juifs, qui l'appellent le Mont du Temple. L'esplanade et les ruelles de la vieille ville de Jérusalem ont récemment été le théâtre de violents heurts entre manifestants palestiniens et forces d'occupation israéliennes, liés aux tensions politico-religieuses à Jérusalem-Est occupée. Des affrontements mi-mars y ont ainsi fait plusieurs dizaines de blessés chez les manifestants et 15 dans les rangs de la police. Un officier des forces d'occupation avait indiqué dimanche que des milliers de policiers seraient déployés à Jérusalem-Est occupée notamment autour de l'esplanade des Mosquées durant la semaine de célébration de la Pâque juive, qui commémore l'exode biblique d'Egypte. Les forces d'occupation «n'autoriseront aucune manifestation ou trouble à l'ordre public de la part de quiconque, ni des extrémistes de droite (israéliens) ni de la part de musulmans extrémistes», avait-il prévenu. Jérusalem-Est occupée est au centre du conflit israélo-palestinien. Les Palestiniens veulent y établir leur capitale tandis que les Israéliens considèrent la ville dans son ensemble comme leur capitale «éternelle et indivisible». Le gouvernement israélien a annoncé ces dernières semaines plusieurs projets de construction de logements qui ont provoqué une crise diplomatique avec Washington, lequel tente de relancer le processus de paix en panne depuis plus d'un an. A l'occasion de leur sommet annuel, les dirigeants de la Ligue arabe se sont rangés dimanche à Syrte, en Libye, derrière la position du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, en refusant toute négociation, même indirecte comme le propose Washington, tant que se poursuivrait la colonisation. Dans leur résolution finale, les dirigeants arabes ont appelé le président américain Barack Obama «à rester attaché à sa position initiale clé appelant à l'arrêt total de la politique de colonisation dans l'ensemble des territoires occupés, y compris à Jérusalem». Hier, le ministre sans portefeuille Benny Begin, membre du cabinet de sécurité israélien, a cependant affirmé que les pressions exercées par les Américains vont avoir l'effet inverse de ce qu'ils souhaitent, car ils incitent ainsi les Palestiniens et les Arabes à adopter des positions plus extrémistes.