Après le Cnes et le Snapap, il n'est pas exclu que d'autres secteurs emboîtent le pas aux mécontents. Au lendemain de l'ouverture de la session d'automne des deux Chambres du Parlement et à quelques semaines de l'ouverture de la campagne électorale pour les locales, les enseignants, les fonctionnaires, les travailleurs de l'éducation et ceux de la formation professionnelle montent au créneau et menacent de recourir à la grève. Une rentrée sociale qui s'annonce donc mouvementée sur le front syndical. Il n'est pas exclu que d'autres secteurs emboîtent le pas aux mécontents, en déclarant à leur tour des arrêts de travail. Des préavis de grève sont déjà lancés un peu partout dans les wilayas du pays, à l'image des syndicalistes de Annaba qui menacent de paralyser l'un des plus importants pôles industriels du pays. Les ultimatums lancés par les travailleurs de différents secteurs interviennent alors que le courant entre l'Ugta et le gouvernement ne semble pas passer convenablement. Le report de la bipartite que l'Exécutif s'est empressé de mettre sur le compte d'une volonté d'approfondissement de l'étude de certains dossiers aux fins d'éviter la précipitation, en dit, en fait, long sur le malaise qui caractérise les relations entre la chefferie du gouvernement et la Centrale syndicale. Cette dernière, décidée à faire de la bipartite le rendez-vous majeur de la rentrée, ne veut pas hypothéquer le crédit qui lui reste dans les milieux ouvriers au profit d'une rencontre dont les résultats ne seront pas connus d'avance. La fébrilité du champ social tient justement du fait que de nombreux syndicats et autres fédérations affiliées à l'Ugta ne croient pas tellement à l'utilité de la bipartite, présentée d'ailleurs par les syndicats autonomes comme un non-événement. Cet état de fait n'est pas pour tranquilliser un gouvernement appelé à organiser des élections locales dans un climat social qui promet de s'électriser davantage. Face à l'intransigeance de l'Ugta et à la détermination du Cnes de perturber considérablement la prochaine rentrée universitaire, l'Exécutif est condamné à lâcher du lest s'il veut organiser les locales dans des conditions plus ou moins normales. Cela dit, des informations parvenant de sources crédibles attestent qu'un certain nombre de décisions à dimension sociale seraient imminentes. Comme annoncé par L'Expression, il y a quelques jours, le chef de l'Etat aurait déjà pris des dispositions de sorte que la cagnotte générée par les rentrées pétrolières aille directement au profit de la couche moyenne, avec l'objectif avéré de soutenir le plan de relance économique qui entre dans une phase décisive, dans les toutes prochaines semaines. Cela étant, le souci majeur des pouvoirs publics est de réussir la mutation économique en cours Seulement, la demande sociale est tellement pressente que le gouvernement se voit dans l'obligation, affirment certains observateurs, d'aller vers des mesures, à même de calmer les travailleurs du secteur public, en l'absence d'investissements économiques sérieux, seuls garants de l'amélioration du BIP qui justifierait des augmentations de salaire conséquentes.