En présence du gouvernement au complet, les membres du Parlement se forcent à faire preuve de discipline. De repos en repos. Les parlementaires vont partir en congé prolongé pour une durée de 52 jours. Ainsi, ils auront largement le temps pour profiter du plaisir de la mer et du beau soleil. Ni plénière ni projet de loi à étudier, les députés comme les sénateurs seront libérés de tout engagement. Le Parlement avec ses deux chambres (APN, Sénat) clôturera officiellement sa session de printemps cet après-midi. Les élus du peuple qui ont déjà déserté les lieux seront de retour aujourd'hui pour assister, comme le veut la tradition, à la cérémonie de clôture. Contrairement aux séances de plénières et de questions orales, l'hémicycle va afficher complet. Les absences seront bannies. Les parlementaires, dont la plupart sont rentrés chez eux, vont interrompre leurs vacances pour assister au tomber de rideau. Surtout en présence du gouvernement au complet, ils se forcent à faire preuve de discipline. Sachant que la séance d'aujourd'hui est très courte et même digeste, ces derniers n'hésiteront pas à faire un tour pour saluer les membres du gouvernement. Le phénomène de l'absentéisme n'est un secret pour personne. Les débats diffusés en live sur écran l'illustrent parfaitement. Que ce soit au Sénat ou à l'Assemblée nationale, les gradins de l'hémicycle étaient pratiquement clairsemés durant les questions orales et le débat sur le projet de loi relatif à la cybercriminalité. Même si l'activité législative n'a pas été dense, les parlementaires désertaient les plénières pour aller fouetter d'autres chats ailleurs. Il faut reconnaître que cette session n'a pas été riche en termes de bilan. Preuve en est, les projets de loi examinés se comptent sur les doigts d'une seule main. En tout et pour tout, un projet de loi a été examiné durant ces quatre mois de session. Il s'agit du projet de loi sur la cybercriminalité et la présentation du Plan d'action du gouvernement. En plus des projets de loi, seulement quatre séances de questions orales (deux séances chacun: APN et Sénat Ndlr) et quelques journées parlementaires ont été tenues. Certes, l'ouverture de la session, le 2 mars dernier, a coïncidé avec la campagne électorale pour la présidentielle du 9 avril dernier qui a gelé toute activité. Il n'en demeure pas moins que cet argument ne tient pas la route. D'autant plus que le gouvernement a déclaré, lors de la présentation de son plan, que pas moins de 13 projets sont fins prêts à l'examen, mais aucun n'a été étudié. «Le gouvernement n'a pas transmis sa demande au bureau de l'APN», explique notre interlocuteur. En l'absence de projet, l'Assemblée a décidé de plier son agenda. Lors de sa réponse aux questions des députés, à l'issue de la présentation de son Plan d'action, le Premier ministre a avancé que 30 projets de loi élaborés et d'autres pour l'amendement seront présentés prochainement au Parlement. Après un long repos, les parlementaire seront appelés à examiner une série de projets de loi consistants. Les Codes communal et de wilaya, la loi relative au règlement budgétaire, la loi électorale sont, entre autres, les textes inscrits dans l'agenda du gouvernement, prévus pour la session de septembre. «Les projets portant sur les Codes communal et de wilaya sont fins prêts et seront présentés à l'APN lors de la prochaine session», a déclaré récemment le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. Idem pour le projet de loi relative au règlement budgétaire. «La loi relative au règlement budgétaire sera présentée lors de la session d'automne», a confirmé M.Ouyahia, lors de la présentation du Plan d'action du gouvernement en mai dernier. Enfin, les élus du peuple seront de retour à l'ouverture de la session d'automne qui aura lieu le 2 septembre prochain. Or, avec le mois sacré du Ramadan, les travaux risquent d'être reportés après la fête de l'Aïd.