Le 2e Sommet de la Terre a été ouvert devant près de 10.000 participants. Le président sud-africain, Thabo Mbeki, a présidé, hier, devant des participants venus des quatre coins du globe, et en présence du secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, à l'ouverture d'une conférence mondiale cruciale pour le devenir de la planète, en butte à des maux divers, dont les plus récurrents sont encore les inégalités de développement entre le Nord industriel et le Sud pauvre; les agressions répétées contre l'environnement; les dérèglements de plus en plus inquiétants du climat de la Terre. Ce Sommet de la Terre, le deuxième du genre, après celui de Rio de Janeiro de 1992, consacré à notre planète, se veut donc plus tourné vers l'action, plus déterminé à combattre les difficultés empêchant le développement global et durable auquel appellent les Nations unies. Cependant, il se confirme, eu égard au peu de résultats obtenus depuis le Sommet de Rio, qu'il y a un fossé entre les intentions et leur concrétisation sur le terrain. C'est sans doute avec cette déception à l'esprit, que le président sud-africain insistera, lourdement, sur la mise en oeuvre des programmes devant ouvrir la voie à la concrétisation effective des recommandations «pertinentes» de Rio. C'est ainsi que le président Thabo Mbeki en appelle «au sens de l'urgence et des responsabilités» des participants en vue d'agréer «un plan d'action dans l'intérêt de l'humanité tout entière et de notre planète» estimant qu'«une société globale basée sur la pauvreté pour beaucoup et la prospérité pour quelques-uns (...) entourés d'un océan de pauvreté, n'est pas durable». Déplorant que les choses n'aient pas beaucoup avancé depuis Rio et le fait que la communauté internationale ne se soit pas totalement investie pour la concrétisation des programmes arrêtés par le précédent Sommet de la Terre, le chef de l'Etats sud-africain affirme: «Il faut nous débarrasser de l'inertie qui a caractérisé cette décennie et nous mettre d'accord sur des mesures pratiques et claires qui nous aident à relever les défis auxquels nous sommes confrontés.» «C'est la tâche centrale de ce Sommet», conclut-il. Mais, il apparaît, d'ores et déjà, que les choses seront difficiles pour les pays en développement, autant face à la mauvaise volonté affichée par les Américains, que par rapport à la position inflexible que veut défendre l'UE, notamment pour ce qui est de l'Aide publique au développement (APD), les Européens affirmant qu'il n'est pas question de revenir sur les accords de Monterrey (rencontre préparatoire du Sommet de Johannesburg, en mars dernier) et de Doha (Conférence de l'OMC de novembre 2001) que les partenaires tiers-mondistes trouvent très insuffisants et quelque peu en deçà de leurs attentes. Les pays pauvres mettent ainsi en exergue le fait que les subventions agricoles, qu'allouent les USA et l'UE à leurs agriculteurs, subventions estimées à 311 milliards de dollars, sont six fois supérieures aux 55 milliards de dollars prévus pour l'APD aux pays pauvres et en voie de développement 9.300 participants étaient présents à l'ouverture, hier, à Johannesburg de ce Sommet de la Terre II, qui s'annonce autant gigantesque que quelque peu éparpillé, ce qui fait craindre à beaucoup, qu'il ne se transforme en supermégafoire.