Le taux de débrayage est évalué entre 55 et 60% au niveau national. Plusieurs communes du pays ont été paralysées durant le premier jour de la grève appelée par le conseil des communaux affilié au Syndicat autonome des personnels de l'administration publique, Snapap. Ce mouvement de grève a été initié pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail et l'érosion de leur pouvoir d'achat. Le taux de suivi du débrayage des communaux au niveau national est évalué entre 55 et 60% par le président du conseil des communaux, Ali Yahia. En termes de chiffres, ce sont plus de 800 communes sur les 1540 que compte le pays qui sont touchées par ce mouvement de grève. Ce responsable syndical relève que «la grève a été largement suivie à travers les 52 communes de la wilaya de Béjaïa. Le taux le plus élevé, atteignant 100% a été enregistré dans cette wilaya suivie de celles de Annaba avec 95%, Sétif 80%, Tizi Ouzou et Tlemcen 70% chacune». «Toutefois, des taux variant entre 15 et 40% ont été enregistrés à travers les autres wilayas», souligne encore le président du conseil des communaux affilié au Syndicat autonome des personnels de l'administrations publique, Snapap. Ce dernier n'a pas manqué de dénoncer la pression et les intimidations exercées par les pouvoirs locaux et l'administration sur les syndicalistes. La restructuration des communaux s'avère très difficile au niveau des communes de la capitale où selon le président du conseil des communaux «une grande pression règne». D'ailleurs, seules «quatre communes ont suivi le mouvement de grève», a reconnu le président du syndicat national. Il s'agit des communes de Bab El Oued, Réghaïa, Rouiba et Baba Hacen, où le taux de suivi varie entre 20 et 30%. Pour rappel, plus de 500.000 communaux sont concernés par cette grève de deux jours. Ces derniers menacent de corser leur mouvement si le département de l'intérieur et des collectivités locales et celui du travail, de l'emploi et de la sécurité sociale, ne daignent pas répondre à leur plate-forme de revendications. «Si aucune réponse n'est donnée, notre programme d'action déjà tracé sera maintenu», souligne le président du syndicat. Ce débrayage sera suivi d'une autre grève de trois jours renouvelable à compter de la deuxième semaine du mois prochain. Néanmoins, notre interlocuteur compte «saisir cette occasion de débrayage pour élargir davantage le mouvement à travers, notamment la structuration des communes restantes». Ainsi, le mécontentement est général. Les communaux vivent un véritable marasme et un calvaire au quotidien. Les préposés aux guichets des mairies figurent parmi les franges stagnantes et sous-payées du corps des communaux. «Après un cumul de 13 ans de service au niveau de l'APC de Kouba, je demeure encore vacataire», fulmine Karim, agent de guichet. «J'ai pu passer à trois reprises le concours donnant accès à la titularisation mais sans succès», s'indigne notre interlocuteur. Karim, marié et futur père d'un enfant, est rémunéré à 15.500 DA. Comme lui, 72 autres vacataires exercent dans la même institution. «Nos différentes tentatives d'installer une section syndicale ont buté sur l'arbitraire des responsables de ladite commune», souligne-t-il. «Même la liste des candidats au concours de confirmation au poste est soumise à l'appréciation, souvent discriminatoire des responsables de l'administration», regrette notre interlocuteur sous l'anonymat par peur des représailles. Un exemple parmi tant d'autres pour comprendre la colère des communaux qui dénoncent la dégradation de leurs conditions de travail et leur marginalisation.