Le président de l'Observatoire du Sahara et du Sahel a appelé, à partir d'Alger, les pays membres à s'acquitter de leurs contributions. L'Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) souffre d'un manque de financement. «Nous avons beaucoup de projets à réaliser pour le développement durable en Afrique, mais nous n'avons pas suffisamment de financement», a déclaré son président, Nadir Hamada, en marge de l'ouverture de la 13e session du Conseil d'administration de cet organisme ouverte hier à Alger. En raison de la crise économique, ce dernier admet que les bailleurs de fonds ont réduit leurs contributions. Profitant de la présence des représentants des pays membres, le président de l'OSS a lancé un appel invitant ces pays à honorer leurs engagements. «Compte tenu que le montant des fonds dont dispose actuellement l'observatoire ne lui permet pas d'accomplir sa tâche, je prie tous les Etats membres de soutenir l'observatoire et à s'acquitter de leurs contributions», a-t-il dit. Voulant sensibiliser davantage les pays membres, M.Hamada s'est étalé sur les risques qui guettent la région. L'ampleur croissante des enjeux internationaux, les changements climatiques ainsi que l'aggravation du phénomène de désertification, indique-t-il, imposent plus que jamais d'aller de l'avant sur la voie du renforcement de la coordination entre les pays sahélo-sahariens. Dans son allocution, le président de l'OSS a présenté les activités de son organisme. Selon lui, l'observatoire a mis au point une banque de données comprenant un grand nombre de projets relatifs à la lutte contre la désertification en Afrique de l'Ouest, au développement des compétences en matière de surveillance, d'évaluation et d'adaptation au changement du climat, au renforcement des systèmes de surveillance et de lutte contre la sécheresse en Tunisie et en Afrique de l'Ouest. Le président de l'OSS garde un grand espoir en la contribution du gouvernement algérien. Le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, a d'ailleurs réitéré l'engagement de l'Algérie à collaborer dans ce sens. «La question cruciale de l'eau à laquelle sont liées celles de l'environnement et du développement humain constitue une préoccupation majeure de notre politique», a-t-il assuré. M.Sellal a précisé que dans ce contexte de variabilité climatique, les pays africains doivent exploiter de la façon la mieux-disante possible nos ressources en eau, tant pour les usages domestiques agricoles, énergétiques et industriels. Interrogé sur l'estimation de la contribution financière de l'Algérie, le ministre des Ressources en eau a avancé que celle-ci est de 7000 dollars. M.Sellal a souligné le rôle important que peut avoir l'observatoire dans la résolution des grands problèmes environnementaux dans la région et même des problèmes de sécurité. «Le développement de cette région permet également d'améliorer la situation sécuritaire», a estimé M.Sellal. Il a réitéré la nécessité de renforcer et d'affiner davantage l'observatoire, mettant l'accent sur l'importance d'engager une coopération technique et scientifique sous la coordination de cet organisme régional, avant la mise en place de mécanismes de concertation pour la gestion commune de dix systèmes aquifères transfrontaliers. Selon lui, la prochaine étape portera sur l'étude conjointe de l'ensemble des systèmes aquifères d'Iullemeden (commun au Mali, Niger et Nigeria), de Taoudeni-Tanezrouft et du fleuve Niger, mettant en symbiose pas moins de huit pays: Algérie, Bénin, Niger, Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Nigeria et Sénégal. A noter que l'OSS est une organisation qui a pour objectif de concilier les efforts de l'Afrique pour améliorer les systèmes d'alerte et de suivi de la situation des cultures, de la sécurité alimentaire et des sécheresses.