La 13e session du conseil d'administration de l'Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) s'est ouverte, hier, à Djenan El-Mithaq, à Alger à l'initiative du gouvernement algérien. L'OSS, faut-il le rappeler, est une organisation internationale basée à Tunis. Elle oeuvre, depuis sa création en 1992, pour le développement durable en Afrique, en collaboration avec les pays membres et les partenaires pour la rationalisation de la gestion des ressources naturelles dans la région du circum-Sahara. Ses activités se concentrent sur plusieurs thématiques ayant trait principalement à la gestion concertée des ressources en eau partagées, au suivi environnemental orienté vers la lutte contre la désertification, à l'adaptation au changement climatique et à la mobilisation de la recherche scientifique au profit du développement durable. Ces activités sont soutenues par un axe informationnel transversal pour diffuser l'information environnementale et les acquis de l'organisation auprès des pays membres, impulser leur action et dynamiser la coopération régionale. Ainsi, cette réunion est la seconde activité importante menée par l'OSS en Algérie en moins de trois mois, après la clôture, en janvier 2010, du projet Geo-Aquifer, 1er volet de la phase III du ''Système aquifère du Sahara septentrional (SASS)'', partagé entre l'Algérie, la Libye et la Tunisie. Par ailleurs, des représentants des 23 pays et organisations membres et plusieurs observateurs (Canada, France, Allemagne,…), ont pris à cette 13e sessions du conseil d'administration de l'OSS. Pour sa part, M. Abdel Malek Sellal, ministre des Ressources en eau, a indiqué que " cette 13e session du conseil d'administration de l'OSS intervient trois mois après la tenue de la grande conférence de Copenhague durant laquelle est apparue l'absolue nécessité d'une solidarité internationale Nord /Sud et Sud/ Sud concrète, forte et agissante pour faire face aux défis multiples et variés que nous opposent les changements climatiques particulièrement marqués dans notre région considérée comme l'une des plus vulnérables au monde, le bouleversement climatique alterne les cycles de sécheresse et d'inondations ravageurs provoquant dégradation des sols et la désertification et dont l'extension va, sans nul doute, provoquer une intensification des flux migratoires. L'Afrique est le continent le plus touché et cela depuis les années soixante, ce qui a fait que les deux tiers de la surface de l'Afrique sont touchés par l'érosion, la dégradation des sols et la désertification". " Dans ce contexte de variabilité climatique, nous nous devons d'exploiter de la façon la plus possible nos ressources en eau, tant pour les usages domestiques, agricoles, énergétiques et industriels ", a précisé le ministre. Aussi, il a ajouté que " la prochaine étape portera sur l'étude conjointe d'un grand projet de l'ensemble des systèmes aquifères d'lullemeden, de Taoudenni- Tanezrouft et du fleuve Niger mettant ainsi, en symbiose pas moins de huit pays (Algérie, Bénin, Niger, Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Nigeria, et le Sénégal) qui feront l'apprentissage du travail en commun afin de développer une coopération régionale bénéfique pour tous ". Quant à M. Nadhir Hamada, président de l'Observatoire du Sahara et de Sahel, il a affirmé que " l'ampleur croissante des enjeux internationaux actuels, en particulier ceux relatifs aux effets du phénomène des changements climatiques, a des conséquences économiques, environnementales et sociales pour les ressources naturelles dans les pays africains, et nous recommande plus que jamais, d'aller de l'avant sur la voie du renforcement de la concertation et de la coordination entre tous nos pays en vue de la mise en place et lancement des projets de prévention des conséquences de tels phénomènes et l'exploitation optimale des mécanismes de financement disponibles au plan international pour la réalisation des projets et programmes en la matière ". " C'est vrais que le montant actuel du fonds dont dispose actuellement l'observatoire ne lui permet pas de remplir sa tâche de la manière souhaitable, mais avec la contribution des Etats membres de l'observatoire, on fera en sorte que les programmes d'action soient en adéquation avec les besoins et les attentes de nos état ", a-t-il précisé. Dans ce contexte, M. Hamada a tenu à ajouter que " l'observatoire a entamé l'élaboration d'un projet de plan décennal qui s'étalera jusqu'a 2020, qui prend en compte les missions réajustées de l'Observatoire du Sahara et de Sahel et qui s'appuie sur des programmes d'action selon les objectifs, tout en fixant des indicateurs pour la mise en œuvre du plan en question et les mécanismes de financement nécessaires ". Enfin, pour conclure, le président de l'Observatoire a dit qu'il garde toujours espoir de voir le conseil parvenir à renforcer le rôle de l'Observatoire afin qu'il soit un mécanisme régional de coordination entre tous les Etats partenaires en matière de suivi et d'évaluation des ressources naturelles et de lutte contre la désertification, de manière a-t-il conclu " à affermir les attributs de développement de nos Etats et des peuples africains".