Il est, dit-on, le seul au monde à jouer de la musique orientale avec la viole d'amour. Jasser Haj Youssef, un jeune jazzman tunisien se produira, aujourd'hui, à Alger. Organisé par le Centre culturel français d'Alger (CCF), le concert, qu'il va animer, se tiendra à salle Ibn Zeydoun de Riad El Feth à partir de 19 heures. Une soirée qui devrait ravir les férus du jazz oriental en Algérie. Agé d'à peine 30 ans, ce jeune violoniste tunisien a déjà joué avec des musiciens de grand talent tels que Barbara Hendricks, soeur Marie Keyrous, Youssou N'Dour, Salah El Mahdi, Choubeila Rached, Safia Chamia, Fawzi Chekili, Toufic Farroukh, Geoffroy De Masure, Linley Marthe, Khalil Chahine, Fethi Salama et d'autres encore. Il n'est sans doute pas inconnu, car il s'est également produit un peu partout dans le monde: à l'Unesco, à l'Institut du monde arabe, à l'Opéra de Lille ou encore au Palais des beaux-arts de Bruxelles. Ayant grandi avec un père ethnomusicologue (Hassine Haj Youssef) et une mère styliste et modéliste, Jasser a cultivé, depuis son plus jeune âge, une grande passion pour la création dans le domaine. Il a étudié la musique arabe et la musique classique dans plusieurs écoles et instituts de musique, en Tunisie et en France. Il prépare actuellement un doctorat à l'université de Paris XVIII sur la fusion entre la musique arabe et le jazz. «C'est un genre musical qui me reflète...», nous dira-t-il au sujet du jazz oriental qu'il affectionne particulièrement. Dans les compositions qu'il propose aux auditeurs, on retrouve un merveilleux brassage culturel et musical. Sur la viole d'amour, un instrument auquel Vivaldi et Johann Sebastien Bach avaient consacré des compositions musicales, l'artiste virtuose tiendra à nous préciser: «Il est très peu connu, cet instrument qui est paru au XIVe siècle, mais il a disparu peu après, on commence à le redécouvrir...» Et d'ajouter: «Je jouais principalement du violon, un instrument à quatre cordes, la viole d'amour (dotée de sept cordes) donne un fond plus large avec la manière avec laquelle je l'accorde...» Ce talentueux musicien compose également pour le cinéma et le théâtre. Jasser Haj Youssef est passé, avant-hier, à Constantine, le temps d'un concert, avant de venir, aujourd'hui à Alger.