La journée de jeudi dernier a été dramatique à Béjaïa. Ce n'est pas à cause d'actes terroristes, encore moins d'accidents de la circulation, mais le fait d'un fléau social qui singularise la région de Kabylie. Il s'agit, du suicide. Deux personnes se sont, en effet, donné la mort par pendaison. Il s'agit de deux jeunes, l'un résidant à la cité de 52 Logements dans la ville d'El Kseur et l'autre à Ighrem, non loin de la ville d'Akbou. Ces deux cas portent le nombre de suicidés depuis le début de l'année à six. A ce rythme, la wilaya de Béjaïa risque fort de détenir la palme d'or en la matière comme ce fut le cas en 2005 avec un chiffre de 45 personnes ayant eu recours à l'acte fatal. Le suicide reste l'un des fléaux sociaux les plus inquiétants. Les chiffres annuels l'illustrent parfaitement. Béjaïa est classée première devant Tizi Ouzou, Alger, Relizane, Batna et Mascara en la matière. Les motifs sont liés pour la majeure partie des cas aux problèmes socioéconomiques qui frappent la société algérienne. Les hommes se suicident plus que les femmes. Ce constat a été relevé lors d'une journée d'étude organisée l'an dernier à la Maison de la culture de Béjaïa. Le taux de suicide chez les hommes dépasse largement celui de la gent féminine. 45 suicides en 2005, 25 en 2006, 31 en 2007, 26 en 2008 et 6 pour le premier trimestre de l'année en cours. La tranche d'âge touchée par ce phénomène est largement dominée par les 18-40 ans. La pendaison est le moyen auquel les victimes ont souvent recours.
