Une projection faite sur la base d'un prix du baril à 19 dollars. Ave aux de croissance économique de 4,43 %, contre 2,1% réalisé en 2001, et une inflation résorbée à 4%, le Conseil des ministres, réuni mercredi, se dit «satisfait» de l'exercice 2002. L'avant-projet de loi de finances pour 2003, discuté et adopté lors de cette dernière session gouvernementale, prévoit un taux de croissance de 6,5%. Une projection faite sur la base d'un prix du baril à 19 dollars. Le projet de loi serait tourné, selon le rapport de la porte-parole du gouvernement, Mme Khalida Toumi, vers la consolidation de la dynamique amorcée et la prise en charge des contraintes sociales relevées au cours des derniers exercices. Le soutien à l'investissement et à l'emploi, la lutte contre la fraude et l'évasion fiscale, la simplification des procédures fiscales, le renforcement des ressources des collectivités locales, la protection de l'environnement et l'encouragement de l'épargne, telles auraient été les lignes directrices à l'élaboration de ce projet de loi. Le taux de croissance registré au cours de l'exercice économique 2002, serait, selon les observateurs, le meilleur résultat enregistré depuis 1986. Les indicateurs économiques, à commencer par une stabilité rassurante de la bourse pétrolière, devraient, selon ces mêmes observateurs, donner corps aux projections gouvernementales pour 2003. Le gouvernement garde, toutefois, ses distances s'agissant de l'exploitation de l'entrée fiscale pétrolière, en limitant le prix de référence à 19 dollars/ le baril, loin du seuil courant. Une décision qui pourrait être interprétée par l'assurance du gouvernement quant au rééquilibrage des appuis financiers de l'Etat, à la faveur des secteurs de production hors hydrocarbures. Les 230.000 postes d'emploi créés jusque-là dans le cadre de la relance économique sont encore loin de la demande exprimée et devraient, selon cette vision, être réévalués significativement lors des prochaines années. Le plan de relance économique, lancé en septembre 2001 par le Président de la République, devrait voir les grands projets engagés dans ce cadre atteindre leur vitesse de croisière, à partir de 2003. Cela évacuant toutes les contraintes qui pourraient se mettre en travers d'une telle dynamique. L'intention du gouvernement de mener une lutte contre la fraude et l'évasion fiscale, pourrait, si elle venait à être édifiée, lever l'ombre dans laquelle se noie l'économie nationale. La simplification des procédures fiscales et le renforcement des ressources des collectivités locales procèdent, quant à elles, d'un encouragement à l'investissement et à la création de secteurs d'activité. La bonne parole est prêchée, reste à jauger son application.