Le coup d'envoi du programme quinquennal sera, sans doute, un élément détonateur du mystère qui entoure le gouvernement depuis douze mois. Le suspense sera bientôt levé. De sources gouvernementales, on a appris que le dégel de la situation politique dans laquelle est plongé le pays depuis une année se fera dans quelques semaines à venir. «Des changements interviendront prochainement dans le fonctionnement des institutions politiques», confie une source crédible à L'Expression. Et d'ajouter: «Actuellement, beaucoup de mouvements se préparent au niveau supérieur de la hiérarchie.» L'annonce de ces changements sera faite d'ici mai prochain. «Ce changement a fait l'objet d'un consensus (...)», avoue notre source expliquant qu'il y a réellement une volonté de donner du sang neuf à la vie politique. «On ne peut pas rester dans cet état, avec tous les problèmes qui se posent, le changement s'impose», a indiqué cette source. «Je pense qu'au plus tard, juin tout sera ficelé», a déclaré un membre de l'Exécutif faisant allusion au remaniement ministériel. Attendu depuis douze mois, l'Exécutif va enfin refaire sa toilette. L'achèvement du nouveau plan quinquennal est un élément avant-coureur qui ne trompe pas. «Le plan quinquennal est fin prêt pour sa mise en application», affirme ce responsable. «Nous avons finalisé l'étude des projets inscrits dans ce programme et réparti les budgets sur les secteurs», a-t-il encore ajouté. L'équipe de Ouyahia qui a fait de la confection de ce programme son cheval de bataille, est dans l'expectative. «Nous attendons la convocation pour le Conseil des ministres», a déclaré ce responsable qui s'attend à des surprises. Le président de la République va convoquer le gouvernement pour s'enquérir des dernières évolutions avant de dévoiler les grandes lignes lors de la conférence des cadres de la nation prévue prochainement. Cette conférence devait avoir lieu au courant de ce mois, mais en raison de l'événement du GNL 16 et des délégations étrangères venues en Algérie, elle a été reportée à une date ultérieure. Le chef de l'Etat a eu un agenda chargé ces derniers temps. En plus du sommet de la ligue arabe auquel il avait participé, il a accueilli plusieurs délégations étrangères. Interrogé sur la date de cette conférence, un membre bien proche du cercle présidentiel affirme: «Pour le moment, aucune date n'est fixée, il faut attendre après la conférence du GNL prévue le 18 avril à Oran.» Ce qui est sûr est que le coup d'envoi du programme quinquennal sera un élément détonateur du mystère qui entoure le gouvernement. Retenus pour l'application du programme, les membres de l'Exécutif seront appelés à rendre le tablier. Les observateurs de la scène nationale lient même cette échéance à la tenue du 9e congrès du FLN. Pour eux, après ce congrès les cartes semblent être plus claires. Nul n'ignore que l'importance qui a caractérisé le congrès du FLN, traduit parfaitement son poids dans les équilibres politiques après une année écoulée du 3e mandat, et les regards se tournent de nouveau sur le palais d'El Mouradia. Y aura-t-il un lifting profond du gouvernement? Cette question qui a été l'une des préoccupations des hommes politiques, revient de plus belle. Au sein de l'équipe de Ouyahia, l'angoisse s'installe. Y aura-t-il un départ en masse? Qui sera convié à faire ses bagages? s'interrogent entre eux les ministres sans pour autant avoir la moindre information. Or, personne n'est dans les secrets d'El Mouradia. Même les membres «soi-disant» les plus proches du cercle présidentiel ne détiennent pas la moindre information. Les observateurs de la scène nationale pronostiquent un changement assez conséquent avec un départ de plus de la moitié du staff gouvernemental. Afin de rendre efficace l'action du gouvernement, le chef de l'Etat voulait opter pour un allègement des structures. Il reste à savoir si l'Exécutif composé de 35 départements ministériels sera soumis au régime ou non? Attendons pour voir.