L'évaluation des chantiers inscrits dans ce programme et des projets en cours de réalisation est de 300 milliards de dollars. Le président de la République va fêter le premier anniversaire de son troisième mandat par le lancement du nouveau programme quinquennal et par une réunion des cadres de la nation. «Le plan d'action du programme quinquennal est fin prêt et sera adopté lors du prochain conseil des ministres», a confié à L'Expression une source proche du staff gouvernemental. Le chef de l'Etat va convoquer une conférence des cadres au Palais des Nations, dans les prochaines semaines. La date du 9 avril, anniversaire de sa réélection pour un troisième mandat, n'est pas exclue pour abriter cette rencontre. La même source précise que le gouvernement a achevé la confection du plan d'action du programme quinquennal et attend juste sa validation par le chef de l'Etat. Ce programme avait fait l'objet de deux réunions du gouvernement en janvier dernier. Le montage financier de ce programme serait, dit-on, à l'origine de ce retard. D'autres sources rapportent que l'évaluation des chantiers inscrits dans ce programme et des projets en cours de réalisation (PEC) est estimée à 300 milliards de dollars, soit presque le double de ce qui a été décidé. «En plus des nouveaux projets, il y a de nom-breux autres qui sont en cours de réalisation et nécessitent des rallonges budgétaires», a expliqué notre interlocuteur. Malgré les efforts consentis pour maintenir la fourchette des 150 milliards de dollars, en vain. Les besoins des secteurs et la taille des projets inscrits appellent de gros moyens. Pour assurer la disponibilité des ressources, le président de la République avait chargé le ministre de l'Energie et des Mines de lui faire une prospective sur la situation du marché pétrolier pour les années à venir. Comme il avait instruit le gouvernement de ne plus débloquer un sou avant l'achèvement des études de faisabilité. «Le président de la République a donné instruction de ne plus débloquer des budgets avant l'évaluation réelle des projets», avait annoncé M.Ouyahia devant le Parlement, il y a presque une année. Voulant rationaliser les dépenses, le gouvernement a exigé de ses ministres d'identifier les principaux besoins des secteurs pour compter le moindre sou. La culture du laisser-aller ne sera plus tolérée. Avec la crise financière internationale et la chute des exportations des hydrocarbures, le chef de l'Etat va forcer ses responsables à serrer davantage la ceinture. «Le temps des vaches grasses est révolu», avait-il insisté lors de la campagne électorale. La programmation d'une conférence des cadres dépasse l'aspect protocolaire. Le président veut saisir cette sortie pour dévoiler devant les cadres de la nation les grandes lignes de ce programme. Une information avait été avancée par le Premier ministre, lors de la présentation du Plan d'action du gouvernement devant le Parlement juste après l'élection du 9 avril 2009. «Les grands détails du plan d'action du nouveau programme quinquennal seront présentés par le président de la République qui est l'initiateur du projet», avait précisé M.Ouyahia en réponse aux critiques des députés qui ont soulevé le manque de clarté et de détails concernant la gestion des 150 milliards de dollars. Le chef de l'Etat n'hésitera pas à donner des instructions et mettre en garde les responsables contre toute mauvaise gestion des budgets de l'Etat. Pour lui, c'est l'occasion ou jamais de placer chacun devant ses responsabilités. Avec les scandales de corruption qui éclaboussent la scène nationale ces derniers mois, le Président aura certainement des choses à dire. Par ailleurs, la mise en route du programme quinquennal pourra apporter, selon les ob-servateurs de la scène politique, un éclairage nouveau sur la vie politique. Elle est perçue comme un détonateur du suspense qui entoure le remaniement ministériel. Attendu depuis l'élection présidentielle du 9 avril dernier, le remaniement sera, dit-on, dans les bagages du programme quinquennal. «Le Président attend juste que le programme soit mis en route pour désigner une nouvelle équipe», soutient un membre du gouvernement. Et d'ajouter: «Des évaluations ont été faites dans tous les secteurs durant les derniers mois.» La nouvelle équipe de l'Exécutif qui a fait l'objet de longues concertations au sein du pouvoir, ne tardera pas à dévoiler son visage.