Le Premier ministre pakistanais a, au contraire, appelé les USA, qui comptent sur le Pakistan pour combattre l'islamisme radical dans la région, à répondre positivement à la volonté d'Islamabad de développer le nucléaire civil. Le Premier ministre pakistanais Yousuf Raza Gilani, qui participe au sommet nucléaire de Washington, a cherché à faire taire les inquiétudes sur la possibilité que des extrémistes s'emparent d'armes atomiques, assurant que son pays est une «puissance nucléaire responsable». M.Gilani, dirigeant du seul pays musulman au monde qui soit une puissance atomique déclarée, a rejeté lundi les appels à cesser la production de matériaux fissiles, en affirmant que le Pakistan avait besoin d'une arme de dissuasion face à son rival historique, l'Inde. Le Premier ministre a, au contraire, appelé les Etats-Unis, qui comptent sur le Pakistan pour combattre l'islamisme radical dans la région, à répondre positivement à la volonté d'Islamabad de développer de l'énergie nucléaire civile. «Je vous garantis que le Pakistan, en tant que puissance nucléaire responsable et démocratie émergente, se tient aux côtés de la communauté internationale dans ses efforts pour rendre le monde meilleur», a affirmé M.Gilani lors d'une table ronde avec la presse. Le ministre pakistanais des Affaires étrangères Shah Mehmood Qureshi, qui accompagne M.Gilani, a dit que le Pakistan avait donné des précisions aux Etats-Unis sur les dispositifs de sécurité qui protègent l'arsenal nucléaire d'Islamabad. Il s'agit d'un système de sécurité «de première classe» et «heureusement, il n'y a eu aucun incident», a-t-il affirmé. En 2004, le père de la bombe atomique pakistanaise, Abdul Qadeer Khan, considéré comme un héros national dans son pays, avait confessé publiquement à la télévision avoir vendu de la technologie, des équipements et du savoir-faire à l'Iran, la Corée du Nord et la Libye dans les années 1990. Il avait alors été placé en résidence surveillée. Le conseiller du président américain Barack Obama pour l'antiterrorisme, John Brennan, a affirmé lundi qu'Al Qaîda manifestait un intérêt «fort» pour les armes atomiques et a mis en garde contre la menace «grave et réelle» d'un terrorisme nucléaire. Une étude menée par la Kennedy School of Government de l'Université de Harvard a indiqué que le Pakistan était l'une des plus grandes sources d'inquiétude pour la sûreté nucléaire. Selon des informations de presse, les Etats-Unis auraient discrètement mis en place un commando d'élite susceptible de se rendre rapidement au Pakistan pour tenter de sécuriser l'arsenal nucléaire d'Islamabad si le gouvernement venait à se désintégrer.