Constat n Un «déficit de confiance» fait obstacle aux relations Inde-Pakistan, estime le Premier ministre indien. «Le Premier ministre, Yousuf Raza Gilani, et moi-même, sommes d'accord sur le fait qu'un déficit de confiance est le problème qui bloque les progrès», a déclaré Manmohan Singh ce lundi matin, faisant référence à de récentes discussions avec son homologue pakistanais au Bhoutan. «Le Pakistan est notre voisin. Je crois profondément que l'Inde ne peut exprimer tout son potentiel de développement tant que nous n'avons pas de meilleures relations avec nos voisins», a-t-il ajouté. Voici deux semaines, les deux pays rivaux d'Asie du Sud ont annoncé qu'ils allaient se rencontrer le 15 juillet à Islamabad pour des discussions au niveau des ministres des Affaires étrangères dans le cadre de la reprise du dialogue de paix bilatéral. «Cela va être un commencement. Le dialogue a été suspendu peu après les attentats de Bombay», a rappelé le Premier ministre indien. «C'est le premier effort important pour s'atteler au problème sous-jacent qui est le manque d'un niveau adéquat de confiance. J'espère que ce processus peut progresser», a-t-il ajouté. Les Premiers ministres indiens et pakistanais s'étaient rencontrés fin avril dernier, lors d'un sommet régional au Bhoutan où ils avaient convenu de «restaurer la confiance dans les relations et d'ouvrir la voie à un dialogue substantiel sur tous les sujets de préoccupation commune». L'Inde avait suspendu le dialogue de paix avec son voisin, entamé en 2004 et portant notamment sur la région disputée du Cachemire, après les attentats de Bombay en novembre 2008, lequel avaient fait 166 morts. Elle a accusé un groupe islamiste installé au Pakistan d'être responsable de ces attaques. Depuis ces attentats, l'Inde a constamment fait la sourde oreille aux appels d'Islamabad pour une reprise globale du dialogue de paix, insistant d'abord pour que le Pakistan traduise en justice les cerveaux des attentats. Selon les observateurs, la rencontre entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays, qui se sont fait trois guerres depuis leur indépendance en 1947, devrait être une «discussion sur les discussions», ou des discussions sur la façon de reprendre le dialogue. L'intensification des contacts entre les deux voisins ces derniers mois s'explique en partie, selon les experts, par une pression exercée par les Etats-Unis pour œuvrer à la stabilité dans la région ainsi que par l'impulsion donnée par le Premier ministre indien. R. I. / Agences