Souvent insatisfaits de la qualité des établissements, des parents sont comme piégés. Vraisemblablement, c'est l'anarchie dans la gestion des écoles privées. En tout cas c'est ce qui se ressent des innombrables plaintes déposées auprès de notre rédaction par des parents d'élèves mécontents. De plus en plus d'enseignants, surveillants et autres acteurs du secteur de l'éducation se recyclent dans ce créneau lucratif. Un créneau qui n'est pas exempt de fraude. Et la pratique illégale ou encore le changement d'adresse des établissements, sans autorisation, figurent en pole position. A.D.Rédha, un parent d'élève habitant Kouba, a raconté que l'école où était inscrit son fils, a changé d'adresse du jour au lendemain. Selon lui, la fondatrice de cette école qui avait également une maternelle voisine à l'emplacement de l'établissement, a procédé au transvasement des élèves des deux établissements. Ainsi, les élèves de l'école primaire El Malak se sont retrouvés dans les bancs de la maternelle qu'il ont du quitter il y a quelques années et les enfants de la maternelle prendront la place de leurs aînés. Un vrai choc pour ces enfants, selon l'interlocuteur. «Les enfants ont été choqués de se voir revenir en maternelle (...) de régresser», a-t-il lâché. S'agissant de la raison qui a poussé la fondatrice de cette école à entreprendre cette mesure, selon A.D, cette dernière «a demandé une autorisation de la tutelle qui lui a été refusée et ce à défaut de l'accord du CTC». Et les anomalies ne s'arrêtent pas là, puisque selon lui toujours, «les élèves de cette école n'étaient pas assurés.» Des déclarations graves qui n'ont pas pu être vérifiées au niveau de la directrice de cette école, injoignable. De son côté, la direction de l'éducation d'Alger-Centre, a déclaré par le biais de sa chargée de l'information, Assia Othmania, que la fondatrice de l'école mise en cause «dispose de toutes les autorisations nécessaires pour ses activités, sans pour autant préciser si ces dernières lui ont été délivrées avant ou après ce changement d'adresse». Une situation qui rappelle celle qu'ont vécue des dizaines de parents d'élèves dont les enfants étaient scolarisés dans une école privée qui exerçait sans agrément. Cet établissement, situé à Oued Romane, au sud-ouest du nord d'Alger, a subitement fermé ses portes, laissant plusieurs dizaines d'enfants et leurs parents dans un désarroi total. La fermeture de cette école a soulevé un tollé de réactions. Les parents d'élèves ont pris attache avec l'Académie et la direction de l'éducation de la wilaya d'Alger-Ouest et ils ont découvert, que la directrice de cette école ne disposait pas de l'agrément nécessaire pour l'ouverture de ce genre d'établissements d'où le motif de ce «déménagement précipité». Contacté par nos soins, le directeur de l'éducation d'Alger-Ouest, Saâd Zeghache, avait expliqué que les faits remontent à il y a deux ans. En septembre 2008, la directrice a décidé de changer la résidence de son établissement qui était situé à Dar Diaf pour aller s'installer dans la commune d'El Achour, Oued Romane plus précisément. «Cette dernière a ensuite introduit une nouvelle demande d'agrément pour ce changement de résidence au niveau du ministère de l'Education», avait expliqué M.Zeghache. Cependant, la directrice n'a pas attendu d'avoir ce document pour entamer les inscriptions pour la nouvelle année scolaire. Une précipitation qui s'avérera fatale, puisque le ministère lui refusera cet agrément quelque temps après pour cause de non-conformité des locaux à la réglementation en vigueur. Suite à ce refus, plusieurs mises en demeure lui ont été adressées, sans pour autant la décourager d'entamer la nouvelle année scolaire. Mais la sentence de la tutelle n'a pas tardé à tomber. Après une visite d'inspection, la décision de fermer l'établissement a été prononcée. «Elle a rouvert son école en septembre et a poursuivi son activité dans la clandestinité (...) C'est après la visite de nos inspecteurs que l'instruction de fermer l'établissement a été donnée», a indiqué le même responsable.