«Je suis de nationalité française et je pourrais dire que nous disposons ici de la même qualité de travail qu'en France», affirme un instructeur. Aurès aviation, première école d'aviation civile en Algérie, est établie dans la wilaya de Batna. Depuis sa création en 2001, l'école a formé 14 pilotes privés d'aviation (PPA), dont 6 appartenant à la Protection civile. Au sein de l'école, 17 instructeurs assurent l'encadrement des élèves: six au vol et onze au sol. D'après son directeur général, Louai Abdelmadjid, cette école «est en mesure de former des pilotes de base jusqu'aux pilotes professionnels (PP)». Il ajoute que «les tarifs sont 100% en dinars, avec une qualité de formation aussi avancée qu'à l'étranger. Les écoles européennes ne peuvent être que prises de court, surtout que les conditions de travail sont les mêmes.» En ce qui concerne l'équipement et les conditions de travail, un des instructeurs de vol témoigne: «Je suis de nationalité française et je pourrais dire que nous disposons ici de la même qualité de travail qu'en France.» Il est vrai que tout comme une école d'aviation qui se trouverait à l'étranger, un grand sérieux et une grande discipline y règnent. Elle dispose de trois simulateurs de vol, trois avions Cessna et deux Piper (de type PA-38 et PA-28) stationnés sur la piste de l'aéroport de Batna, à 30 km de la ville. L'administration, quant à elle, se trouve au centre-ville de Batna: des classes bien équipées, avec un cadre agréable pour travailler. La sélection des élèves, l'étape la plus difficile et la plus stressante pour les candidats, s'effectue sur concours organisé par les compagnies aériennes algériennes. A ce propos, le directeur précise qu'une convention entre son école et la compagnie Air Algérie a été signée cette année, où son école. s'engage à former 3 pilotes privés d'aviation parmi les 75 candidats présentés à la présélection. «Devenir pilote a toujours été un rêve pour moi, et pouvoir le réaliser sans quitter ma famille et mes amis me réjouit encore plus», nous confie l'un des élèves. Une autre candidate déclare: «C'est difficile et parfois stressant, mais c'est ça la clef de la réussite.» La présence d'une école d'aviation privée dans notre pays peut ouvrir des portes à bien du monde, que ce soit pour les compagnies ariennes, celles qui il n'y a pas si longtemps, se trouvaient dans l'obligation d'aller former leurs pilotes à l'étranger. Ou pour les élèves qui rêvaient de faire une carrière de pilotage. Et pourquoi pas former des pilotes professionnels pour les pays voisins. Cela dit, depuis sa création, cette école souffre. «Nos avions sont constamment exposés au froid et à la chaleur. On veut construire des hangars à proximité de l'aéroport. Pour cela, on a déposé une demande, on s'est entretenu avec le maire, mais la réponse tarde à venir.» Un instructeur ajoute: «Si ça continue, nos avions se détérioreront, il faut vraiment faire quelque chose.» Comme partout ailleurs, l'école fait ses premiers pas. Elle progresse, elle donne des résultats, minimes pour l'instant, mais palpables d'ici à quelques années. Si elle arrive à décoller, bien sûr.