Les allégations israéliennes d'un éventuel transfert de missiles Scud par la Syrie au mouvement chiite libanais Hezbollah sont comparables à celles des armes de destruction massive en Irak, a affirmé le Premier ministre libanais Saad Hariri en visite à Rome. «Tout d'un coup, la presse nous rapporte la présence de missiles Scud au Liban, qui sont des missiles énormes», a indiqué lundi M.Hariri lors d'une rencontre avec la diaspora libanaise en Italie, en marge d'une visite officielle. «Ces allégations sont semblables à celles qui avaient fait état de la présence d'armes de destruction massive en Irak.Ces armes n'ont pas été trouvées», a ajouté le Premier ministre, selon un communiqué de son bureau de presse diffusé dans la nuit de lundi à mardi. «On nous accuse de la même chose, on essaie de répéter le même scénario au Liban», a poursuivi M.Hariri, précisant qu'«avant chaque saison touristique, (Israël) lance des menaces contre le Liban». Le président israélien Shimon Peres a accusé Damas de fournir des missiles Scud à la milice libanaise. La Syrie a nié les allégations israéliennes, accusant l'Etat hébreu de préparer le terrain «à une éventuelle attaque dans la région». Lundi, un haut diplomate syrien à Washington a été convoqué au département d'Etat pour répondre des «actes de provocation» de son pays liés à ce transfert présumé. «Le transfert de ces armes ne peut qu'avoir un impact déstabilisant sur la région et poser une menace immédiate pour la sécurité d'Israël et la souveraineté du Liban», a indiqué un communiqué du département d'Etat. Durant la guerre destructrice de l'été 2006 entre Israël et le Hezbollah, le mouvement libanais avait tiré plus de 4000 roquettes contre le nord d'Israël, contraignant un million d'habitants à se terrer dans des abris ou à fuir vers le sud du pays. Selon Israël, le Hezbollah s'est doté de plus de 40.000 roquettes, dont certaines d'une portée supérieure à 300 km et donc capables d'atteindre les grandes villes israéliennes.