Des affiches faites à la main avec des couleurs qui rappellent, pour la plupart, notre drapeau national, sont visibles jusqu'au 15 mai. Il y a un an étaient exposées au Mama les affiches de l'Allemand Lucien Bernard, le père de l'affiche moderne. Aujourd'hui, c'est dans la même optique qu'est organisée à l'espace Noun, l'exposition des affiches de Verena Gerlach typographe, disciple de Lucien Bernard. Le Goethe Institut l'a invitée dans ce cadre à travailler cette année à l'Ecole des beaux- arts.Elle séjournera en effet en novembre 2009 à Alger, mois durant lequel elle prendra une multitude et séries de photos sur Alger et ses environs (4000 photos). C'est en s'inspirant justement de ces photographies que l'artiste réalisera les affiches que l'ont peut apprécier jusqu'au 15 mai prochain à l'espace Noun. Intitulée Algi Poster, cette expo prend racine dans l'histoire visuelle de la ville d'Alger en contraste avec sa réalité d'aujourd'hui. S'étant laissé guider par sa vision de Nord-Européenne et de ses multiples recherches sur les vieilles enseignes de magasins et les vieux panneaux d'Alger, elle a pu confectionner ces posters en s'inspirant des techniques de conception graphique d'affiches utilisées au début du XXe siècle. Démarche qui n'existe presque plus en Allemagne, faut-il le souligner. «Ce qui m'a attiré en premier en visitant la ville d'Alger où j'ai séjourné pendant trois mois, c'est l'architecture de la ville en corrélation avec les vieilles typographies des enseignes des magasins. J'ai cherché huit sujets qui seraient sensibles et importants pour parler de la ville. Je suis obsédée par les panneaux faits à la main car chez nous ca n'existe quasiment plus. J'ai réalisé les éléments graphiques et typographiques pour faire de nouvelles images. Parfois je prenais le mot entier ou bien juste une partie, qui donne du sens. J'ai fait en sorte de reprendre le mot Alger. J'ai choisi des affiches avec des typographies arabes et françaises. J'ai scanné les photos sur mon ordinateur à partir desquelles j'ai fait les affiches. J'ai tout fait à la main. J'ai découpé, collé et imprimé sérigraphiquement. On travaille d'abord sur du noir et blanc et on rajoute les couleurs après», nous a confié Verena à propos de sa démarche artistique. En effet, les couleurs que l'on peut trouver sur la plupart de ses affiches révèlent des tons blanc, rouge et vert, couleurs du drapeau national en hommage à notre pays. Née en 1971, Verena est devenue créatrice de polices dès lors qu'elle s'est intéressée à la communication visuelle à la Kunst-hochschule Berlin Weissensee (l'école d'art de Berlin). Sa méthode, elle l'a baptisée: «Rechercher, trouver, libérer.» Elle s'est vraiment lancée dans ce milieu après la réunification de Berlin, en 1989.