La rencontre USA-UA, première du genre, est appelée à se répéter tous les ans, en alternance aux Etats-Unis et à Addis Abeba, où se trouve le siège de l'UA. Les Etats-Unis et l'Union africaine (UA) vont approfondir leurs échanges face aux sujets «qui ne peuvent être traités qu'à l'échelle mondiale», ont promis vendredi soir les deux parties. «Les Etats-Unis ont des relations bilatérales avec les 53 pays africains. Mais beaucoup de problèmes sont mondiaux et ne peuvent être résolus qu'à l'échelle mondiale», a souligné lors d'une conférence de presse Jean Ping, le président de la commission de l'UA. «Si l'on veut parler du réchauffement climatique ou du commerce, aucun pays africain ne peut être entendu seul», a-t-il poursuivi: «Sa voix serait trop faible. Quand nous parlons collectivement, nous représentons une puissance». Sur les questions «transnationales (...), la seule voix légitimement élue pour parler au nom du continent entier est la commission de l'Union africaine», a renchéri Michael Battle, l'ambassadeur américain auprès de l'UA, à l'issue d'une session de dialogue de trois jours à Washington. La rencontre, première du genre, est appelée à se répéter tous les ans, en alternance aux Etats-Unis et à Addis Abeba, où se trouve le siège de l'UA. M.Battle a évoqué le trafic de drogue, le trafic des personnes, le climat et la sécurité alimentaire parmi les sujets discutés. Les entretiens tenus à Washington visent à «soutenir nos intérêts mutuels et à promouvoir nos valeurs communes à travers un nouveau partenariat Stratégique», avaient affirmé un peu plus tôt les deux parties dans un communiqué commun. Les Etats-Unis ont salué ces derniers jours la défense «courageuse» de la démocratie en Afrique de la part de l'UA, soulignant l'attitude de l'organisation lors des coups d'Etat en Guinée, à Madagascar, en Mauritanie et au Niger. L'UA, en retour, a dit «accueillir favorablement la nouvelle approche américaine de dialogue avec le reste du monde, et apprécie l'importante contribution des Etats-Unis aux efforts de développement de l'Afrique». L'Union africaine assume de plus en plus un rôle de maintien de la paix dans le conflit africain, à travers notamment des missions en Somalie et au Soudan. La délégation de 17 personnes conduite par Jean Ping a multiplié les entretiens à Washington, rencontrant, notamment le ministre de la Justice Eric Holder et Ron Kirk, le représentant américain au Commerce. Ce dialogue devrait se poursuivre à l'occasion d'une table ronde sur le «rôle des investissements internationaux pour le développement agricole et la sécurité alimentaire», organisée à Washington aujourd'hui et à laquelle doivent, notamment participer les Etats-Unis, l'UA et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).