La réunion entre les Etats-Unis et l'Afrique, ayant pour objectif le renforcement de la paix et de la sécurité dans le continent, a été marquée par la convergence des points de vue des deux parties sur de nombreuses questions, tels le développement, le réchauffement climatique et notamment la lutte antiterroriste, à travers le refus de verser des rançons, car elles constituent un moyen de financement de ce fléau. L'Afrique a parlé à Washington d'une seule voix lors de la réunion entre les Etats-Unis et l'Union africaine (UA) sur le renforcement de la paix et de la sécurité en Afrique. C'est ce qui ressort des déclarations de Jean Ping, le président de la commission de l'UA, qui a souligné lors d'une conférence de presse : “Les Etats-Unis ont des relations bilatérales avec les 53 pays africains. Mais beaucoup de problèmes sont mondiaux et ne peuvent être résolus qu'à l'échelle mondiale”. Il est à noter que les deux parties se sont mises d'accord sur de nombreux points, à commencer par la question de la paix et de la sécurité en Afrique, qui intéresse au plus au point les Etats-Unis, particulièrement dans la région sahélo-saharienne, où sévit Al-Qaïda Maghreb. À ce sujet, le responsable de la paix et de la sécurité au sein de l'Union africaine, Ramtane Lamamra indiquera dans des déclarations à la radio Chaîne III qu'une convergence de vue, entre les parties américaine et africaine, a été enregistrée notamment sur la lutte antiterroriste. Il a été convenu ainsi de généraliser l'interdiction du paiement de rançons en échange de la libération d'otages détenus par les terroristes, car cela constitue désormais un moyen de financement du terrorisme. Une chose est sûre : Washington a affiché son soutien total à cette mesure visant à interdire le paiement des rançons aux terroristes. Il est à signaler que l'Union africaine assume de plus en plus un rôle de maintien de la paix dans les conflits africains, à travers notamment des missions en Somalie et au Soudan. Ceci étant, les Etats-Unis et l'Union africaine vont approfondir leurs échanges face aux sujets “qui ne peuvent être traités qu'à l'échelle mondiale”. Jean Ping indiquera : “Si l'on veut parler du réchauffement climatique ou du commerce, aucun pays africain ne peut être entendu seul”, car “sa voix serait trop faible. Quand nous parlons collectivement, nous représentons une puissance”. De son côté, Michael Battle, l'ambassadeur américain auprès de l'UA ajoutera que sur les questions “transnationales (...), la seule voix légitimement élue pour parler au nom du continent entier est la commission de l'Union africaine”. Battle a évoqué le trafic de drogue, le trafic des personnes, le climat et la sécurité alimentaire parmi les sujets discutés. Les Etats-Unis ont salué ces derniers jours la défense “courageuse” de la démocratie en Afrique de la part de l'UA, soulignant l'attitude de l'organisation lors des coups d'Etat en Guinée, à Madagascar, en Mauritanie et au Niger. L'UA, en retour, a dit “accueillir favorablement la nouvelle approche américaine de dialogue avec le reste du monde, et apprécie l'importante contribution des Etats-Unis aux efforts de développement de l'Afrique”. Le dialogue entre les deux parties devrait se poursuivre à l'occasion d'une table ronde sur le “rôle des investissements internationaux pour le développement agricole et la sécurité alimentaire”, organisée à Washington ce jour dimanche et à laquelle doivent notamment participer les Etats-Unis, l'UA et l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). En effet, cette rencontre, première du genre, est appelée à se répéter tous les ans, en alternance aux Etats-Unis et à Addis-Abeba, où se trouve le siège de l'UA.