Déjà sous le coup, notamment d'un embargo financier et bancaire occidental, l'Iran est menacé de nouvelles sanctions économiques par l'Occident, inquiet de la politique nucléaire de Téhéran. Les Gardiens de la Révolution ont la capacité de remplacer les compagnies comme Shell ou Total sur les grands projets pétroliers ou gaziers en Iran, a affirmé hier un haut responsable des Pasdaran en estimant que de nouvelles sanctions seraient sans effet sur eux. «Aujourd'hui, les Gardiens de la Révolution sont fiers de dire qu'ils ont la compétence et la capacité de se substituer aisément aux grandes compagnies internationales» opérant en Iran, a déclaré le général Yadollah Javani, chef du bureau politique des Gardiens de la Révolution, dans une interview à l'agence Ilna. «Par exemple, nous pouvons reprendre des grands projets à Assalouyeh (le gisement offshore de gaz géant de South Pars, dans le Golfe) et y remplacer Shell ou Total», a-t-il affirmé. L'Iran, déjà sous le coup notamment d'un embargo financier et bancaire occidental, est menacé de nouvelles sanctions économiques par l'Occident, inquiet de la politique nucléaire de Téhéran. Ces sanctions, dont discutent actuellement les grandes puissances occidentales, devraient notamment viser le secteur pétrolier et gazier, ainsi que le corps de Gardiens de la révolution, bras armé du régime iranien qui a pris ces dernières années une importance croissante dans la vie économique de l'Iran. «Parler de sanctionner les Gardiens de la Révolution est quelque peu amusant», a estimé le général Javani. Les Pasdaran «sont aujourd'hui inséparables du régime et du peuple» iraniens, a-t-il affirmé, et ceux qui veulent les sanctionner «ne parviendront pas à leur fins». Les Pasdaran, via leur holding géante Khatam Al-Anbiya, sont largement présents dans tous les grands travaux d'infrastructures -routes, ponts, barrages, oléoducs ou gazoducs - en Iran. Ils ont également entrepris, ces derniers mois, de développer leur activité dans le domaine pétrolier et gazier, obtenant un nombre croissant de contrats d'ingénierie dans différents projets de construction de raffineries ou d'exploitation des champs iraniens. Khatam-al-Anbiya participe ainsi à un consortium de sociétés iraniennes retenu la semaine dernière par les autorités pour remplacer la compagnie turque TPIC qui s'est retirée d'un important projet de développement de South Pars. Les grandes compagnies pétrolières internationales encore présentes en Iran, notamment Shell, Total, Statoil ou ENI, sont en train de se retirer progressivement du pays, conséquence de l'embargo financier et des pressions internationales croissantes contre Téhéran. Seule la Chine continue encore à investir significativement dans les projets pétroliers en Iran, selon les experts. L'Iran estime avoir besoin d'investir 25 milliards de dollars annuellement au cours des cinq prochaines années dans le secteur de l'énergie. Khatam al-Anbiya, créée après la guerre avec l'Iran (1980-1988) pour aider à la reconstruction du pays, s'est progressivement diversifiée vers les industries mécaniques, l'énergie, les mines et les industries de défense. Cette société pourrait être l'une des principales cibles d'un nouveau train de sanctions décidées aussi bien par le Conseil de sécurité de l'ONU que par les Etats-Unis, selon Washington.