Le premier jour, de nombreux problèmes logistiques ont compliqué le déroulement du vote. La commission électorale a reconnu des «erreurs techniques» tout en indiquant que les choses se passaient «bien». Les opérations de vote se poursuivaient dans le calme hier au Soudan au lendemain de l'ouverture d'un scrutin marqué par des problèmes logistiques qui pourraient amener à prolonger ces premières élections multipartites depuis 24 ans. Dans plusieurs bureaux de vote de Khartoum, la situation était calme hier, selon des observateurs. Les électeurs attendaient patiemment de voter pour ces élections présidentielle, régionales et législatives, qui se déroulent sur trois jours. La population commençait en matinée à affluer après une première journée marquée par une faible participation. Des milliers d'habitants de Khartoum, qui craignaient que le début des élections soit associé à des violences, avaient préféré quitter la ville. Dimanche, de nombreux problèmes logistiques ont compliqué le déroulement de la première journée de vote. La commission électorale a reconnu des «erreurs techniques» tout en indiquant que les choses se passaient «bien». Le gouverneur de l'Etat de Khartoum, Abderahman al-Khidr, membre du Parti du congrès national (NCP du président Bechir), a affirmé qu'il allait demander une prolongation de trois jours du scrutin si cela s'avérait nécessaire. Des bureaux ont ouvert en retard, d'autres pas du tout, certains n'avaient pas reçu de bulletins de vote ou des bulletins correspondant à une autre circonscription. Ailleurs, des listes d'électeurs n'avaient pas été livrées dans les bons bureaux de vote. «Nous n'avons pas de solution, nous leur avons demander d'aller voir la commission électorale», a dit Mukhtar Bechir, responsable d'un bureau de vote dans le quartier Amarat de Khartoum. Dans certains villages de la région orientale de Kassala, le vote a commencé hier avec une journée de retard mais des bureaux de vote ont été déplacés sans que la population en soit avertie, a indiqué Mazoub Abou Moussa, candidat pour le poste du gouverneur local pour le Parti unioniste démocrate (DUP). Dans un bureau de Juba-Sud, dans les environs de la capitale semi-autonome du Sud-Soudan, le vote n'avait toujours pas commencé hier en milieu de matinée, selon un témoin. «Les mauvais bulletins de vote ont été livrés ici hier. Nous attendons donc que les bons bulletins arrivent», a dit un commissaire du bureau, Philip Otto Aldo. Les bureaux de vote ont rouvert hier à 08h00 (05h00 GMT) et doivent fermer à 18h00 (15h00 GMT) dans l'ensemble du pays sauf dans l'Etat du Nil blanc où la commission électorale a annoncé dimanche une prolongation des heures d'ouverture en raison de problèmes techniques qui ont miné la première journée de vote. Les ex-rebelles sudistes du Mouvement populaire de libération du Soudan (Splm) ont demandé à ce que le scrutin soit prolongé jusqu'à samedi. «Nous avons recensé plusieurs irrégularités», a déclaré Samson Kwaje, directeur de campagne de Salva Kiir, chef du Splm et président sortant du Sud-Soudan semi-autonome. Au total 16 millions de Soudanais doivent participer à ces élections complexes qui devraient reconduire au pouvoir le président Omar El Bechir, qui a voté dimanche pour la première fois dans un scrutin multipartite depuis son coup d'Etat militaire de juin 1989. Omar El Bechir est aussi sous mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour.