Cette décision suscite moult interrogations puisque, à chaque fois, la flambée des prix anéantit toute augmentation. Une valorisation des salaires au profit des travailleurs du secteur économique privé vient d'être proposée par la Confédération algérienne du patronat (CAP). «Nous avons convenu d'une augmentation de 10 à 20% pour le secteur privé», a annoncé M.Boualem M'rakech, son président. En effet, lors de la réunion du CAP, lundi dernier, avec l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta) sur la finalisation des négociation de conventions collectives dites de branches, M.M'rakech a affirmé que de nouvelles mesures dans ce contexte seront appliquées. Elles devront toutefois prendre en compte les capacités financières des entreprises concernées. Ces mesures, comme il a été rapporté, sont contenues dans une convention-cadre élaborée en collaboration avec la Centrale syndicale. Le chef du patronat, tout en souhaitant que cette fourchette ne soit pas figée, a expliqué que le taux de l'augmentation ne débutera pas directement vers les 20%, mais elle se fera d'une manière progressive. «On peut commencer par 10 ou 11%», a-t-il indiqué, en ajoutant que cela peut dépendre «des retombées économiques de l'entreprise». Procédant de la sorte, il a estimé que cela ne peut être que bénéfique aux entreprises. Cela impliquerait-il que les trésoreries des entreprises ne sont pas en mesure de souffrir de telles augmentations? Et puis, que représente une augmentation, même de 20% si, à chaque fois, les prix des produits alimentaires écorchent à vif les ménages? M.M'rakech, lui, semble sur une autre longueur d'onde. «En faisant cela, nous pensons à une vision qui va permettre d'entrevoir une approche sereine sur le règlement des problèmes de l'entreprise», a-t-il considéré. Comme mu par le désir d'entretenir l'image de marque de la CAP, il a laissé entendre qu'il ne peut être reproché au secteur privé de ne pas contribuer à la résolution des problèmes des salariés. Pour ce qui est de l'implication de l'Ugta comme partie prenante dans ce contexte, M.M'rakech a été sans équivoque. «Nous avons travaillé avec l'Ugta et des experts. Nous avons finalisé la question liée aux relations entre les entreprises privées et le syndicat», a-t-il mentionné. Par ailleurs, M.Abdelmadjid Sidi Saïd, secrétaire général de l'Ugta, a annoncé que les résultats des négociations sur les conventions de branches seront dévoilés samedi 1er mai, et ce à la faveur de la Fête des travailleurs. Sans confirmer ou infirmer les chiffres avancés par M.M'rakech, il a exprimé sa satisfaction quant au partenariat avec le patronat. «Le fait que les organisations patronales négocient avec nous les questions salariales, c'est déjà un élément important», a-t-il souligné. Cela dit, il a tenu à relever que «certaines organisations patronales ont refusé de se joindre aux négociations». De son côté, le responsable de la CAP a souligné que les différentes réunions tenues entre le patronat et l'Ugta ont pu rapprocher les points de vue des deux parties concernant les problèmes posés, notamment en ce qui concerne la protection du pouvoir d'achat des travailleurs. Cependant, les observateurs de la scène économique nationale, ont rapporté que cette proposition de la revalorisation des salaires n'est que le résultat des pressions exercées par les nombreux mouvements de grève qui ont touché plusieurs secteurs cette année et durant l'année 2009. Toutefois, rappelons que l'Ugta et le patronat se sont réunis à Alger pour finaliser les décisions prises jusque-là par les commissions installées après la 13e tripartite qui s'est tenue en décembre 2009 à Alger.