Il a utilisé un ton des plus virulents pour dénoncer «les ennemis de Saïdal». Le groupe Saïdal, par la voix de son premier responsable M.Aoun, a réitéré hier son «refus total» quant à la proposition d'augmenter de 20% les prix des médicaments importés. Une doléance, rappelons-le, adressée aux autorités concernées par l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Unop), qui a évoqué la hausse de la monnaie européenne et ses retombées sur le marché du médicament en Algérie, dont 70% des besoins proviennent de l'Europe. Toutefois, le P-DG de Saïdal a salué la fin de non-recevoir de cette demande de la part du ministère de la Santé. L'orateur a utilisé un ton des plus virulents pour dénoncer «les ennemis de Saïdal». A ce sujet, il désigne du doigt «certains importateurs de médicaments» qui sont, à en croire ses déclarations, «les instigateurs des lettres anonymes et des placards publicitaires adressés aux institutions de l'Etat, visant à déstabiliser notre groupe, en l'accusant de tous les maux». M.Aoun préfère le langage des chiffres pour contrecarrer «ces manoeuvres». Il évoque, en ce sens, un chiffre d'affaires avoisinant les 5 milliards de dinars, la création de plus de 1200 emplois depuis 1995. Par ailleurs, il explique que «Saïdal n'a jamais déclaré qu'elle représente 40% du marché en valeur, un taux qui sera atteint en 2010». Mais, précise ce dernier, «nous dépassons actuellement ce chiffre en volume, parce que notre groupe produit 130 millions d'unités de vente par an, assurant ainsi 42% des besoins nationaux». Par ailleurs, le groupe Saïdal a lancé, hier, une campagne nationale d'information sur les produits génériques. L'opération vise, selon M.Aoun, à «inciter les médecins à prescrire ce produit et rassurer les consommateurs sur leurs bienfaits et leur efficacité». Autrement dit, cette opération de sensibilisation, qui va couvrir l'ensemble du territoire national, ambitionne de bannir les réticences des uns et des autres par rapport à l'efficacité des produits génériques fabriqués en Algérie, constituant, rassure le premier responsable de Saïdal, «une copie strictement conforme d'un médicament original déjà autorisé sur le marché et ayant fait ses preuves thérapeutiques». Concernant le remboursement des médicaments génériques, M.Aoun déclare que les observations soulevées par son groupe concernant la fixation des prix de référence par le comité technique de remboursement ont été prises en considération par la tutelle. Dans ce sens, «27 produits de Saïdal pourraient prochainement intégrer les listes des produits remboursables». Par ailleurs, et selon le ministre de la Santé et des Réformes hospitalières, M.Aberkane, 70 % des médicaments utilisés dans les hôpitaux seront des produits génériques. Dans son intervention, M.Louh, ministre du Travail et de la Protection sociale, présent, hier, au siège de Saïdal, a tenu à encourager les efforts entrepris par les différents laboratoires nationaux, pour promouvoir la production du produit générique, qui coûte de 20 à 50% moins cher que l'original. Selon lui, les caisses de sécurité ont remboursé l'année dernière la bagatelle de 22,7 milliards de dinars en médicament générique. Un chiffre représentant 90% de tous les remboursements prévus pour cette année. M.Louh a annoncé, hier, qu'une réflexion sérieuse a été élaborée pour réévaluer le taux de remboursement dans le domaine de la lunetterie et de l'appareillage. Des domaines exclus presque des créneaux des caisses de sécurité sociales en Algérie.