David Beckham, propriété des Los Angeles Galaxy, va rejoindre l'AC Milan sous forme de prêt à partir de janvier, en pensant, même s'il s'en défend, à Fabio Capello, coach italien de la sélection anglaise. Officiellement, le troisième joueur le plus capé de l'histoire de l'équipe d'Angleterre (107 capés, dont la dernière honorée le 15 octobre) ne veut pas impressionner son sélectionneur national. “C'est surtout pour garder la forme”, a déclaré la semaine passée la star de 33 ans, ajoutant : “Mon corps a été programmé depuis 20 ans à avoir trois semaines et demi de vacances pendant l'été. L'année dernière, je n'ai pas aimé avoir autant de temps libre et je suis allé jouer avec Arsenal pendant un mois et demi.” Pourtant, comment ne pas voir dans ce choix un appel du pied au sélectionneur italien des Anglais ? Capello connaît, en effet, très bien le club lombard pour y avoir eu ses plus gros succès en tant qu'entraîneur de club (une Ligue des champions remportée en 1994 et quatre titres de champion d'Italie en 1992, 1993, 1994 et 1996). Mais ce prêt de quelques mois, avant de repartir au LA Galaxy, n'est pas sans risque. Que vaut aujourd'hui sportivement le célèbre numéro 7 anglais ? “Je ne le considère pas comme un touriste, mais comme un joueur avec toutes les qualités d'un joueur et la capacité de s'adapter aux autres”, a déclaré la semaine passée Carlo Ancelotti, l'entraîneur milanais. Mais le technicien italien est tout de même lucide : “Nous pouvons lui être plus utiles que le contraire. Mais s'il peut être décisif dans un seul match, ce sera déjà bien.” Le premier challenge de Beckham, si l'AC Milan lui offre un peu de temps de jeu, ce qui n'est pas garanti dans un effectif pléthorique, sera de faire taire les sceptiques. Le président de la Fédération italienne (FIGC) Giancarlo Abete s'est déjà interrogé sur la décision du Milan de faire venir l'ancien capitaine anglais : “C'est un grand personnage du football mais en ce moment, c'est étrange qu'Ancelotti le considère comme une plus-value dans une équipe composée d'aussi grands champions telle que Milan.” Etoile pâlissante Depuis son départ sous le soleil de Los Angeles, les coups d'éclats sur les pelouses ont été rares. Fin mai de cette année, il y a bien eu ce but inscrit depuis son camp dans un match contre Kansas City (3-1). Mais en sélection, si “Becks” possède toujours sa technique léchée (les ballons arrivent toujours dans les pieds ou sur la tête de ses partenaires), il n'a plus la vitesse qui allait avec. Et les chiffres qui restent associés à son nom ne sont pas ses statistiques balle au pied, mais les montants de ses revenus. Avec ses 31 millions d'euros annuels (salaires et revenus annexes), l'Anglais devance ainsi Ronaldinho au classement des “salaires des stars”, selon l'enquête réalisée en avril par le bi-hebdomadaire France Football. Lui, aimerait approcher d'autres records. S'il réussit à décrocher une sélection supplémentaire, probablement en amical contre l'Allemagne le mois prochain, il égalera Bobby Moore, le capitaine du sacre mondial et joueur de champ le plus capé de l'histoire anglaise (108, alors que le gardien Peter Shilton est le joueur anglais comptant le plus de sélections, avec 125 capes). Alors le pari italien sera-t-il gagnant ? Beckham peut-il jouer un rôle jusqu'au bout dans les qualifications au Mondial-2010 ?