La formation de l'Angleterre, croyant à la rondeur des nombres, espérait remporter en 2006 son deuxième titre mondial de football après celui acquis en 1966 sur son sol, mais son élimination (0-0 a.p., 1-3 t.a.b.) hier en quart de finale par l'équipe du Portugal n'a ajouté qu'une nouvelle ligne à une litanie d'échecs. Le 30 juillet 1966, l'Angleterre remportait dans le vieux Wembley « sa » Coupe du monde en battant l'équipe de la République Fédérale d'Allemagne (4-2) après prolongation, grâce à un « hat trick » de Geoff Hurst, le seul à avoir réussi pareille performance en finale d'une Coupe du monde. Une victoire longtemps contestée par les Allemands après un but douteux dans les dernières secondes du match. Celà n'empêche le capitaine Bobby Moore de pouvoir lever le trophée Jules Rimet. Ce succès consacrait la volonté du sélectionneur Alf Ramsey, qui raisonnait ainsi : « Je ne choisis pas les meilleurs joueurs, je choisis la meilleure équipe. Pour sûr, ce n'est pas toujours la même chose. » Un parallèle avec l'équipe de 2006, considérée comme la plus douée dont ait disposé l'Angleterre depuis des décennies, mais assemblage de talents plutôt que force collective, dont le sélectionneur Sven-Goran Eriksson n'a pas su tirer la quintessence. Beaucoup considèrent l'équipe de 1970 comme plus talentueuse encore que celle qui l'avait précédée. Mais elle échoua en quarts de finale face à la RFA (2-3 a.p.). L'Angleterre attendra 12 ans pour revenir au Mondial. Mais son invincibilité en cinq rencontres (3 victoires, 2 nuls) ne lui suffit pas à atteindre les demi-finales en 1982. Eliminée en quarts de finale en 1986 par la « main de Dieu » de l'Argentin Diego Maradona, elle tombe encore en demi-finales en 1990 face à la RFA (1-1 a.p., 3-4 t.a.b.), son meilleur résultat jusqu'à présent. Stuart Pearce, qui quittera le terrain en pleurs, et Chris Waddle ont chacun échoué à transformer leur tir au but. Non qualifiée pour le Mondial 94, elle trébuche encore en France en 1998 en huitièmes de finale face à l'Argentine (2-2 a.p., 3-4 t.a.b.). David Beckham, exclu pour un coup de pied donné à Diego Simeone, sera longuement blâmé par la presse et les supporters pour cette défaite. En 2002 en Asie, c'est cette fois le futur champion du monde, le Brésil, qui stoppe les Anglais en quarts (2-1). Ils ouvrent la marque par Michael Owen, mais reculent. Rivaldo égalise, puis Ronaldinho trompe le gardien anglais David Seaman sur coup franc. Même après l'exclusion de Ronaldinho, l'Angleterre ne trouvera pas l'énergie de revenir.