Certains élèves désertent l'école pour se rabattre sur les cours privés. La fin de l'année scolaire, qui approche et avec elle les examens, sème la panique chez les élèves et les parents. Les sujets sont une source d'angoisse. Certains professeurs expriment une disponibilité inouïe à assurer les cours payants. Devant l'urgence, les propriétaire de bâtisses en construction se sont empressés de transformer leurs garages en classes. Même les prix des séances sont revus à la hausse surtout pour les matières dites importantes comme les maths, la physique et les sciences de la nature. Chez les littéraires, c'est la philo qui est la plus prisée. Si à l'unanimité, la corporation condamne ce type de comportement, rien n'est prévu pour contrer cette activité mercantile qui touche directement l'honneur d'une fonction noble. Malgré des mesures draconiennes pour lutter contre l'absentéisme, les classes se vident car les élèves les plus nantis, préfèrent les cours payants. Cette déstabilisation a engendré un climat électrique. Il n'est pas rare de voir des bagarres entre élèves dans l'enceinte même de l'établissement. La violence a pris une ampleur grave. Des élèves d'établissements du moyen exhibent des couteaux, refusent de porter le tablier, menacent les enseignants qui refusent de «les aider»! Les associations des parents d'élèves, qui s'empressent de condamner les manifestations des enseignants et leur recours à la grève pour demander leurs droits, observent le silence. Aucune initiative n'est prise pour venir en aide aux établissements et aux personnels. Le phénomène est d'autant plus grave qu'il concerne même la gent féminine. Il n'est pas rare d'entendre des filles proférer des obscénités et de se bagarrer avec les garçons. Les dégradations sont une autre astuce, trouvée par des élèves, pour perturber la scolarité. Là aussi et malgré l'intransigeance des responsables, la situation perdure et se généralise. Les portes, les vitres, les tableaux, les chaises, sont les objets sur lesquels les adolescents déversent leur colère en plus des graffitis sur les murs des classes. L'année scolaire, déjà largement perturbée par les arrêts répétitifs, le bras de fer entre les enseignants et la tutelle, l'est d'avantage ces derniers jours où les élèves manifestent un laisser-aller total, un refus de travailler catégorique.