L'Europe accepte de recevoir les produits de la mer en provenance d'Algérie, mais ses normes sont contraignantes. Les normes strictes imposées par les pays européens à l'entrée du poisson sur leur territoire, poussent les Algériens à adopter une stratégie pour ne pas être exclus de ce marché. L'action immédiate inscrite dans ce sens est la diffusion de l'information. L'Agence nationale de promotion du commerce extérieur et le programme de promotion des exportations hors hydrocarbures organiseront, jeudi prochain à Alger, un séminaire consacré à la filière du poisson sous le thème des opportunités de développement à l'international. L'objectif de cette rencontre est d'améliorer l'offre d'information aux entreprises sur les échanges mondiaux, l'approche des marchés extérieurs et les secteurs porteurs à l'international pour cette filière, expliquent les organisateurs. Il s'agira de procéder à l'analyse du potentiel de l'offre algérienne, à l'examen des objectifs de la filière en identifiant les marchés ciblés à l'exportation et le positionnement de la concurrence, à l'étude des exigences réglementaires en matière de mise à niveau qualitative et quantitative. Il sera également question de proposer aux participants des méthodologies d'approche devant permettre à l'Algérie de tirer profit des opportunités de développement sur les marchés extérieurs. Bien que la production halieutique nationale soit en progression de 42% par rapport à la dernière décennie, l'offre intérieure en produits de la pêche reste encore faible au vu du ratio de consommation annuelle de poisson par habitant (4,58 kg en 2001, 5,12 kg en 2006), toujours en deçà de la norme fixée par l'ONU (6,2 kg). Ainsi, avec une zone de pêche estimée à 9,5 millions d'hectares, un littoral de 1200 km et des ressources halieutiques en zone côtière évaluées à 200.000 tonnes/an, l'Algérie dispose d'un potentiel insuffisamment exploité et des réserves de 100.000 tonnes/an environ. Dans le souci d'une exploitation optimale de ces ressources, l'Algérie s'est engagée, dans le cadre du plan quinquennal de soutien à la croissance (2005-2009), dans un ambitieux programme de valorisation des capacités aquacoles destinées à satisfaire la consommation intérieure, créer des milliers d'emplois et assurer un développement économique à travers l'exportation. L'autre événement concernant la pêche a trait au lancement, à partir de demain, des assises régionales en prévision des deuxièmes assises nationales sur la pêche qui s'organiseront en octobre à Alger par le ministère de tutelle. Ces pré-assises, se tiendront à Chlef, à Ghardaïa et à Béjaïa. Elles permettront d'établir un premier bilan accompli durant ces cinq dernières années, et ce, depuis les premières assises nationales tenues en 2005. Ces rencontres seront l'occasion d'exposer la vision de développement du secteur à l'horizon 2025 avec une première étape 2010-2014, et de mettre à contribution tous les acteurs nécessaires à la réussite de la politique de développement du secteur arrêtée par le schéma de développement de la pêche pour 2025. Cinq ateliers seront ainsi organisés lors de chaque rencontre régionale dont les travaux aborderont également les objectifs du secteur de la pêche et des ressources halieutiques pour la phase 2010-2014. Ces ateliers étudieront les questions relatives à la gestion des ressources halieutiques, le développement de l'aquaculture, la valorisation du potentiel humain et l'encadrement de la profession, l'encadrement économique et l'industrie des pêches et la commercialisation. Le ministère indique que les objectifs recherchés par le secteur sur la période 2010-2014 portent sur la connaissance des stocks halieutiques, la restructuration des pêcheries, la préservation de la pêche artisanale, l'organisation du circuit de commercialisation, le développement de l'aquaculture, l'encadrement financier et fiscal, la réforme législative et le recadrage de la coopération internationale.