Ce fléau transnational est passé, en quelques années, de simple attaque à un véritable espionnage. Le préjudice causé annuellement par les cybercriminels est estimé approximativement à 1000 milliards de dollars. L'Algérie qui ne dispose pas encore de haut débit, tente d'anticiper par le renforcement de sa législation et la formation spécialisée contre cette menace. Dans ce contexte, le séminaire international sur la cybercriminalité s'est clôturé avec l'adoption de quelques résolutions retenues par les participants à cette rencontre organisée pour la toute première fois à Alger. Les experts ont insisté, notamment, sur la nécessité d'établir une stratégie nationale concernant ce fléau, afin de suivre l'évolution des technologies, des dangers de la cybercriminalité et de ses pratiques non maîtrisées. L'organisation périodique en Algérie d'une conférence internationale sur la cybercriminalité pour faire le point sur le développement de ce fléau, a été vivement recommandée par les participants au séminaire. Les génies de l'informatique ne sont plus désormais les seuls à pouvoir mettre en place des attaques informatiques. La cybercriminalité est devenue un véritable phénomène mondial qui ne peut plus être freiné par les programmes de sécurité. De 2008 à 2009, le nombre d'attaques utilisant des sites communautaires a augmenté de 500%. Ce fléau transnational est passé d'une simple attaque à un véritable espionnage. Selon quelques études, la crise économique mondiale est l'une des causes de cette hausse. «Le piratage occasionne des pertes énormes chiffrées en milliards aux victimes qui sont souvent des entreprises économiques. Ce business de piratage attire souvent les personnes à la recherche d'un revenu complémentaire», a expliqué le représentant de l'Interpol, l'officier des polices criminelles, Michelle Mauron. Notre interlocuteur cite même «des attaques du genre Odds» survenues a-t-il indiqué «entre Etats». L'officier d'Interpol faisait allusion à l'attaque, trop sophistiquée dont a été victime Google. Dans cette attaque de nombreux experts montrent du doigt les autorités chinoises. Toutes les nations ont désormais la capacité de se livrer au cyberespionnage. Ainsi donc, cette activité est devenue un véritable refuge pour les criminels d'un nouveau profil. Mais le plus grand risque de ces attaques est la récupération et la revente des données bancaires des victimes. De cheval de Troie, le piratage informatique est passé à une autre dimension d'espionnage ciblant les grandes firmes mondiales et leurs employés. Les pirates informatiques ne cessent de renforcer leur, attaque. Un cas récent a démontré qu'un internaute originaire de Canada a pu, à lui seul et à partir de Canada, utiliser plus de 40.000 ordinateurs installés en Asie pour commettre des actes criminels à travers le monde. Les participants au séminaire ont également appelé à une entraide internationale efficace et accrue en matière de cybercriminalité. Il est également proposé l'organisation d'activités des cybercafés et la réglementation de l'hébergement des données informatiques nationales sur le territoire algérien. La création de groupes d'investigation spécialisés dans la protection de l'enfance, des dangers de l'Internet, et la protection des données, ont été aussi au menu de la rencontre, à laquelle ont pris part des experts américains, français et britanniques, ainsi qu'un représentant d'Interpol.