Le problème de la répartition des postes budgétaires des nouveaux médecins spécialistes se pose chaque année avec acuité. Sans emploi depuis quatre mois, ayant fini leur cursus en 2009, plusieurs médecins spécialistes se plaignent du retard du ministère de la Santé dans le traitement des dossiers relatifs à leur affectation afin d'effectuer leur service civil. Ils sont au total 1 428 médecins spécialistes à être formés durant cette période au niveau national, selon le recteur de la faculté de médecine d'Alger, le professeur Moussa Arrada. Ces médecins se retrouvent dans une situation déplorable après de longues études universitaires. Ils contestent cette «attitude» et interpellent la tutelle, le ministère de Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH) en l'occurrence, pour qu'elle prenne en charge leur situation. Et dire que les besoins en médecins spécialistes sont importants particulièrement dans les régions enclavées du Sud et des Hauts Plateaux. A ce titre, notons que, selon le professeur Arrada, les quelques spécialités qui accusaient un certain déficit notamment dans ces régions ont bénéficié de nouveaux médecins spécialistes en pédiatrie (140), anesthésie-réanimation (125), gynécologie-obstétrique (88), radiologie (50), chirurgie générale (86), médecine interne (54) et traumatologie-orthopédie (76). Les facultés de médecine ont également formé 44 spécialistes en médecine physique et rééducation fonctionnelle, 25 en oncologie, 7 en radiologie, 39 en ophtalmologie, 33 en pneumologie, 69 en neurologie et 42 en cardiologie. Combien de temps devraient attendre ces spécialistes pour pouvoir commencer leur service civil ? Car il faut savoir que la législation algérienne fait obligation aux spécialistes en médecine de consacrer, au gré de leur lieu d'affectation, entre une et trois années de leur vie professionnelle au service d'une infrastructure hospitalière publique qui leur est indiquée par les services chargés du dossier sous l'autorité du ministre de la Santé. A noter également que l'affectation des médecins spécialistes obéit, selon le ministère de la Santé, aux dispositions du décret 99-176 du 2 août 1999 fixant les modalités d'accomplissement du service civil des praticiens médicaux. Chaque année, théoriquement, le ministère organise deux opérations de choix des postes pour l'affectation des praticiens spécialistes lauréats de la dernière promotion du diplôme d'études médicales spécialisées (DEMS). Et selon le ministère, l'affection des diplômés de 2008 avait eu lieu du 12 au 16 avril 2009. Elle avait concerné 869 médecins spécialistes, un chiffre nettement inférieur à celui de cette année. Si ce retard persiste, ce sera encore la fuite de nos médecins. Les participants au 2ème congrès de biologie clinique, qui s'est tenu dimanche dernier à Alger, n'ont pas manqué de le souligner. Ils ont déploré la fuite d'un grand nombre de spécialistes formés par les universités algériennes vers le secteur privé ou à l'étranger. Ils ont par la même occasion appelé à «la nécessité de leur fournir les conditions nécessaires et de les encourager à rester dans le secteur public qui a grandement besoin d'eux». Notre tentative de joindre le ministère de la Santé pour avoir de plus amples informations, s'est révélée vaine. N. B.