«L'hymne algérien, ça touche franchement mon coeur. C'est le pays de mes parents, c'est aussi le pays où j'ai grandi. Le choix est toujours difficile à faire, mais aujourd'hui, ça penche plus vers l'Algérie.» L'ancien coach de l'AJ Auxerre, Guy Roux, avait confié à un quotidien sportif algérien, en s'adressant au milieu sochalien d'origine algérienne, Riyad Boudebouz que «si vous n'aviez pas choisi la sélection algérienne, dans deux ans vous serez en équipe de France...» Et c'est donc pour être sûr de ne point échapper à l'Algérie, le sélectionneur national, Rabah Saâdane a convoqué ce jeune talent de 20 ans pour rejoindre les rangs des Verts à commencer par le stage de préparation à Crans Montana (Suisse) prévu du 13 au 26 du mois en cours. La réaction du joueur pour cette convocation a été très simple: «Le sélectionneur national, Rabah Saâdane, m'a appelé personnellement et il m'a expliqué comment cela allait se passer. Il m'a dit que je serais sur la liste pour partir en stage. Mainte-nant que la liste est publiée, c'est encore mieux. C'est un rêve qui va se réaliser si je peux vraiment participer à une Coupe du Monde. C'est l'aboutissement d'une saison difficile.» Mais avant d'être convoqué par Saâdane, le meneur de jeu sochalien, qui avait été plusieurs fois sélectionné en équipe de France chez les jeunes, avait, de tout temps, manifesté son désir fou de rejoindre la sélection nationale. Ainsi, et à une question d'un confrère français voulant savoir quelle petite musique fait le plus vibrer Riyad Boudebouz, celui-ci répond instinctivement et avec fierté: «... L'hymne algérien, ça touche franchement mon coeur. C'est le pays de mes parents, c'est aussi le pays où j'ai grandi. Le choix est toujours difficile à faire, mais aujourd'hui, ça penche plus vers l'Algérie.» Et mieux encore, Boudebouz avait déclaré dans une autre interview: «J'ai parlé avec les dirigeants algériens. Ils m'ont dit de continuer à faire ce que je fais en ce moment, de marquer des buts. Et de me préparer. Car ça peut aller très vite. Je ne suis pas international espoir français, ce n'est pas vrai, car je n'ai jamais été sélectionné avec cette équipe. Maintenant, franchement, si on me convoque c'est que l'Algérie s'intéresse à moi ce qui est extraordinaire.» Et voilà que c'est chose faite. Avec 28 matchs disputés avec son club cette saison dont 18 comme titulaire en inscrivant 3 buts, Riyad Boudebouz est en passe de connaître d'autres sensations avec les Verts et il est très content de cette convocation. D'ailleurs, son entraîneur, Francis Gillot qui l'a lancé dans le grand bain de la Ligue1 ne tarit pas d'éloge: «Pour un gosse de 20 ans, ce n'est pas évident. Ça prouve son caractère, et il a pu ainsi refaire de bons matchs. Il travaille beaucoup, a de l'envie, une joie de vivre à l'entraînement et un talent technique. Je ne suis pas surpris par sa sélection.» Né le 19 février 1990 à Colmar (68) de parents d'origine algérienne, Riyad Boudebouz a grandi dans le quartier Europe de sa ville natale. Il a joué à partir de l'âge de 10 ans au SR Colmar et rejoint le centre de formation du FC Sochaux à l'âge de 12 ans. Et pour cet enfant d'origine algérienne et plus précisément de Annaba, la saison passée a été très difficile avant qu'il ne devienne titulaire à part entière au sein de Sochaux: «J'ai eu quelques problèmes de santé en début de saison, confie-t-il en ajoutant, j'ai contracté la grippe A-H1N1, puis je suis parti disputer l'Euro avec l'équipe de France des moins de 19 ans avec quasiment aucun match de préparation dans les jambes. Puis deux mois après mon retour de cette compétition, je me suis fais opérer des dents... Maintenant je connais mon potentiel, je sais comment je joue quand je suis à mon vrai niveau.» Il est utile de préciser que Boudebouz est sous contrat avec Sochaux jusqu'en 2013 bien qu'il ait reçu plusieurs autres propositions des clubs français, il ne compte nullement changer d'air. Revenant sur sa décision de jouer pour l'Algérie, Boudebouz explique: «J'ai pu en parler avec un entraîneur adjoint à Sochaux. Tout le monde m'a conseillé de relever ce défi. Mais c'est moi qui ai pris la décision finale de jouer avec l'Algérie. J'y vais avec le coeur, et pas parce qu'il y a une Coupe du Monde, malgré ce que peuvent penser certaines personnes. J'en ai aussi discuté avec Karim Ziani. C'est un ami depuis qu'il a joué à Sochaux. Il venait déjà nous voir quand on était au centre de formation. Il m'a toujours conseillé de venir jouer avec l'Algérie depuis le début.» Et voilà que le début du rêve s'est bien réalisé, reste la suite, c'est-à-dire figurer dans la liste des 22 du Mondial prochain. Quant aux chances de l'Algérie dans ces joutes mondiales, Boudebouz dira: «Il y a la possibilité de passer au 2e tour. Mis à part l'Angleterre, qui est la grosse équipe du groupe, on sait qu'on peut faire quelque chose contre les Etats-Unis et la Slovénie.»