La protection des données à caractère personnel et les transactions commerciales et administratives sont deux lois en voie de finalisation pour le mois de juin prochain. Selon l'organisation Business Software Alliance, le taux de piratage des logiciels en Algérie est estimé à 84%. Ce qui fait de l'Algérie le premier pays dans le monde arabe à utiliser des logiciels piratés. A noter que le fléau du vol de la propriété intellectuelle, le piratage et la contrefaçon, constituent une perte pour le monde arabe estimée à plus de 50 milliards de dollars selon la Ligue arabe. La Tunisie vient en deuxième position avec 79%, puis le Liban, 73%. Le taux le plus faible de piratage de logiciels a été enregistré aux Emirats arabes unis (EAU), avec 35%. C'est ce qui ressort de la table ronde consacrée hier au thème «Technologies de l'information et la propriété intellectuelle», tenue hier au Forum d'El Moudjahid à Alger. La lutte contre le piratage informatique repose beaucoup plus sur «la sensibilisation des citoyens ainsi que les auteurs d'ouvrages quant à leurs droits, car le dispositif juridique existe malgré ses insuffisances d'autant plus qu'on ne peut pas mettre un gendarme derrière chaque internaute», dira la sous-directrice des affaires juridiques au niveau du ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Mme Aïcha Bouzidi. Pour endiguer ce problème, deux lois sont en voie de finalisation. La première a trait aux transactions commerciales et administratives. Celle-ci consiste à donner des solutions techniques concernant le décryptage, la signature électronique...La seconde est liée la protection des données à caractère personnel. C'est ce qu'a indiqué Mme Bouzidi. «Ces deux lois sont élaborées par un groupe de travail interministériel et sont en voie de finalisation pour cette fin de premier semestre 2010», poursuit-elle. Toutefois, «il est très difficile de régler ce problème de piratage informatique parce qu'il ne s'agit pas uniquement de dispositif juridique du fait que le fléau est lié au contexte international», souligne, de son côté, l'inspecteur détaché auprès du Cabinet du ministère de la Poste et des Technologies de l'Information et de la communication, M.Mohamed Lamine Hadef. Pour lui, «nous ne pouvons pas faire front aux exigences internationales comme l'acquisition des données à caractère scientifique, technologique...» Mme Bouder Hadjera, chercheuse au niveau du Centre de recherche sur l'information scientifique et technique (Cerist) a fait savoir quant à elle, «qu'en tant que fournisseur d'accès à l'Internet, nous avions mis en place un dispositif technique visant à filtrer les contenus qui transgressent la loi». S'agissant du nombre de sites piratés, l'intervenante n'a pas voulu donner le moindre détail à ce sujet. L'Algérie enregistre depuis quelques années une augmentation du nombre de logiciels piratés via Internet. Pour rappel, l'Office national des droits d'auteur et des droits voisins (Onda) a recensé en 2008 plus de 600.000 supports contrefaits et illicitement commercialisés, comme les CD, les DVD, les Divx, les cassettes vidéo et autres en Algérie. Ce phénomène de contrefaçon a causé un lourd préjudice aux auteurs d'où l'impératif d'impliquer tous les secteurs concernés pour renforcer le dispositif de protection de ces droits en Algérie.