Les sages-femmes en poste ont un volume de 40 heures par semaine. Chacune prenant en charge six accouchements par jour. La clinique Point du Jour d'Es Seddikia est débordée. Le nombre d'accouchements dépasse largement les normes universelles. La clinique recense quelque 1200 cas chaque mois, soit une moyenne de 40 accouchements par jour. Aussi, une dizaine de femmes environ accouchent par césarienne. Au vu des spécialistes, ces bilans sont très lourds. La clinique n'arrive plus à faire face au flux quotidien des femmes qui viennent pour accoucher, étant donné que sa capacité d'accueil est limitée. Se référant aux normes universelles établies par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les spécialistes de la santé sont alarmés. «La moyenne des accouchements devant être assurée par les cliniques ne doit pas dépasser 300 cas/ mois, c'est-à-dire une moyenne de 10 accouchements/jour», rappelle-t-on. Dans cette cacophonie, vient se greffer la problématique des insuffisances. A Oran, les structures sanitaires de base font défaut. La carence en encadrement est soulevée à chacune des rencontres scientifiques. «Le peu de personnel y exerçant dans la clinique est sur le qui-vive permanent» déplore-t-on. Les sages-femmes se font de plus en plus rares. En raison d'un déficit évalué à 30%, les sages-femmes exerçant à la clinique sont obligées de faire hebdomadairement un volume de 40 heures et prennent, chacune, en charge une moyenne de 6 femmes par jour. Ce flux à la clinique du Point du Jour est dû aux travaux de réhabilitation du dispensaire Nouar-Fadéla, sis au centre- ville d'Oran, qui ont trop duré. Aussi, les futures mamans se ruent à la clinique du Point du Jour. De ce fait, c'est la bousculade aux admissions. «La prise en charge est tributaire de la disponibilité des moyens du bord» explique-t-on. A Oran, la santé est très malade et sa cure est loin d'être assurée. En moins de 10 ans, plus d'une dizaine de directeurs généraux se sont succédé à la direction du Centre-hospitalo-universitaire d'Oran. Le dernier en place est le Dr Bouziri qui vient d'être remplacé. L'Etablissement hospitalier-spécialisé dans la pédiatrie de Canastel (EHS) a connu le même sort. Idem pour l'Etab-lissement hospitalo-universitaire du 1er-Novembre (Ehu de l'Usto). Le directeur de la clinique des Planteurs vient d'être affecté au dispensaire des Amandiers (ouest d'Oran). L'hôpital d'El Mohgoun, à Arzew, verra une nouvelle direction dans les tout prochains jours. Au total, ce sont sept nouvelles directions qui sont fraîchement installées à la tète de plusieurs structures sanitaires locales. Ces changements surviennent quelques jours après la dernière visite de travail et d'inspection, à Oran, de Saïd Barkat, ministre de la Santé, de la Population et de la réforme hospitalière.