Reconnu coupable d'avoir séquestré, pendant 24 heures, un citoyen, dans une cellule du commissariat qu'il dirigeait, le présumé «B. El Hadj», ex-commissaire de la 2e Sûreté urbaine de Plateau (centre ville d'Oran) a été condamné, hier, à un an de prison avec sursis. Sans trop tarder dans les détails, le représentant du ministère public a, dans son plaidoyer, requis l'application de la loi. Cette affaire a nécessité plusieurs années d'enquête. En effet, cette affaire porte le sceau de la séquestration subie dans l'enceinte du commissariat, par un citoyen après que ce dernier ait été victime, quelques minutes auparavant, d'un vol suivi d'une agression à l'arme blanche. En effet, le 2 mai 2004, à son passage par Plateau, l'homme a été victime d'un vol perpétré par un bandit qui l'a délesté de plusieurs objets de valeur dont une chaîne en or et ce dans le périmètre de protection relevant de la 2e sûreté urbaine en question. Aussitôt, l'homme se lance contre son voleur. Rattrapé, le voleur brandit un couteau avec lequel il asséna un coup en plein visage de la victime. Les malheurs de cet homme ne s'arrêtent pas à ce niveau. Se présentant au commissariat pour dépôt de plainte, il eut droit à un tout autre traitement. Pour appuyer sa déposition, les policiers, de permanence alors, lui ont exigé un certificat médical. Chose faite le lendemain par la victime. Le médecin lui prescrit 15 jours d'incapacité de travail. Surprise à son retour au commissariat: il sera, aussitôt, arrêté sur ordre du commissaire. Venu déposer plainte pour vol suivi d'agression à l'arme blanche, le plaignant a été, sur le champ, conduit dans une cellule où il aura droit à un traitement exceptionnel en se faisant déshabiller et passer à tabac. Après 24 heures de séquestration, l'homme a été libéré. Ce dernier s'est dirigé aussitôt vers la sûreté de wilaya et le procureur du tribunal d'Oran. Deux plaintes ont été déposées contre le commissaire. Une enquête a été déclenchée. Celle-ci a été suivie de trois témoignages de policiers accablant leur chef. Selon l'enquête, l'un des policiers a même reconnu avoir vu l'homme ligoté. Hier, lors du procès, les trois policiers qui ont chargé leur ex-commissaire à l'instruction, se sont rétractés mettant mal à l'aise le juge du tribunal criminel qui a été obligé de refaire la lecture de leurs témoignages.