«Pour la première fois depuis 1967, l'Algérie revient sur le marché international de l'orge. Ainsi, on va entamer nos premières exportations d'orge d'ici à dix jours. C'est un excédent d'orge que nous allons placer sur le marché international. Nous avons déjà mobilisé l'équivalent du chargement d'un bateau à Rouiba et dont le transfert au port d'Alger se fera dans les deux prochains jours.» C'est ce qu'a déclaré le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, le Dr Rachid Benaïssa en marge d'un accord-cadre de financement pour la réalisation de nouvelles infrastructures. Cette convention a été signée jeudi dernier entre l'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic) et la Banque de l'agriculture et du développement rural (Badr), au siège du ministère en charge du secteur, à Alger. Cette démarche s'inscrit dans le cadre du renforcement des capacités nationales de stockage des céréales. «Depuis 1984, il n'y a pas eu d'investissement en matière d'orge», a ajouté le Dr Benaïssa. Sur un autre registre, le premier responsable de l'agriculture a indiqué qu'«une convention sera signée bientôt. Celle-ci portera sur la création de complexes d'abattage pour la viande rouge ainsi que des entreprises de froid destinées toujours au même produit». Pour sa part, le directeur général de l'Oaic, Noureddine Kehal a fait savoir que «l'Algérie dispose actuellement d'un excédent de deux années en orge sans compter la production de la campagne 2009-2010». M.Kehal a indiqué qu'«une douzaine de sociétés internationales avaient retiré le cahier des charges pour le rachat de ce surplus. De ce fait, six firmes étrangères d'Europe et de l'Amérique latine ont fait des propositions de prix pour acheter la totalité de la quantité excédentaire d'orge dont dispose l'Algérie». Cet intérêt se manifeste, explique-t-il par «la qualité supérieure de l'orge algérien, notamment de sa teneur en humidité qui ne dépasse pas les 9%, ainsi que le seuil de 14% fixé par les normes internationales». Au chapitre du blé dur, M.Kehal a indiqué que «les stocks de blé dur dont dispose l'office actuellement, suffisent à assurer une couverture de six mois». Le DG de l'Oaic a rappelé, au passage, que «durant la campagne agricole 2008-2009, l'Algérie a produit 61,2 millions de quintaux de céréales se répartissant entre 24 millions de q d'orge, 24,3 millions de q de blé dur et 11,3 millions de q de blé tendre». Et d'enchaîner, «devenue autosuffisante en blé dur et en orge depuis 2009, l'Algérie a réduit de 80% ses importations de blé dur par rapport aux années 90 durant lesquelles elle importait à un rythme de 2 millions de tonnes annuellement contre 400.000 tonnes en 2009». En ce qui concerne la convention signée entre l'Oaic et la Badr, «il s'agit d'une convention de financement de 33 milliards de DA soit 400 millions de dollars pour l'acquisition de capacités de stockage de céréales avec un taux d'intérêt bonifié de 1% dont la durée de remboursement est de trente ans», a indiqué M.Kehal. Il a relevé, en outre, les résultats positifs de la mise en place du réseau de collecte de proximité installé au niveau des zones céréalières. «Celui-ci a permis, en 2009, d'augmenter de 20% les capacités de collecte des céréales auprès des agriculteurs», a-t-il souligné. M.Kehal a déclaré par ailleurs, que «des guichets uniques ouverts au niveau des coopératives de céréales et des légumes secs (Ccls) seront transformés en agences bancaires permanentes de la Badr en vue de la rapprocher des agriculteurs».