L'Autorité palestinienne a de nouveau appelé hier Israël à reconnaî-tre un «droit au retour» pour les réfugiés palestiniens de 1948, au 62e anniversaire de la «Nakba», la catastrophe que fut pour les Palestiniens la création d'Israël. «La catastrophe continue. Il faut trouver une solution à la question des réfugiée basée sur la résolutions 194 des Nations unies», a déclaré dans un communiqué le principal négociateur palestinien Saëb Erekat, en référence au «droit au retour». Adoptée le 11 décembre 1948, renouvelée chaque année, mais jamais appliquée, cette résolution stipule que «les réfugiés qui désirent rentrer dans leurs foyers et vivre en paix avec leurs voisins devraient y être autorisés le plus vite possible» et que «des dédommagements devraient être versés pour les propriétés de ceux qui ne veulent pas revenir». «Dans d'autres conflits, les droits des réfugiés ont été respectés, y compris celui de leur droit au retour, de la restitution de leurs biens et de compensation financière», a souligné M.Erekat. Il a accusé Israël de «perpétuer la Nakba par sa politique d'expulsions, de démolition de maisons, de colonisation et de blocus». Plus de 760.000 Palestiniens -aujourd'hui quelque 4,7 millions avec leurs descendants- ont été poussés à l'exode lors de la création d'Israël, fuyant l'avancée des forces juives ou étant carrément chassés de leurs maisons. Tous les gouvernements israéliens depuis 1948, travailliste ou de droite, se sont opposés au droit au retour -sauf parfois pour un nombre très limité de familles-, considérant qu'un retour en masse menacerait l'existence nationale d'Israël en tant qu'Etat juif, les 5,7 millions de Juifs risquant de se retrouver vite en minorité. Les Palestiniens ont toujours exigé qu'Israël reconnaisse un droit au retour dans ses frontières. Mais ils sont prêts à en discuter les modalités compte tenu des exigences israéliennes.