En raison de son agenda international chargé, le chef de l'Etat dévoilera les grandes lignes de son programme quinquennal au mois de juin prochain. Le président de la République se rendra aujourd'hui en Iran. Il assistera, aux côtés de neuf chefs d'Etat, au Sommet des pays du G15, qui s'ouvrira demain dans la capitale iranienne. Le Président Bouteflika, à travers sa participation, réitérera le soutien de l'Algérie à l'Iran, notamment son programme nucléaire civil. Une position défendue lors du Sommet sur la sécurité nucléaire tenu récemment à Washington. A cette occasion, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, avait soutenu, auprès des grandes puissances, le droit de l'Iran à développer le nucléaire pour des besoins pacifiques. Etant médiateur dans le dossier du nucléaire, l'Algérie met sa diplomatie au service de la paix et de la réconciliation. Ce sommet, qui se déroulera durant deux jours consécutifs, sera consacré à cette problématique qui menace sérieusement de torpiller la paix dans le monde. L'Algérie, à l'instar du Brésil et de la Turquie, tentera de trouver un terrain d'entente pour rapprocher les visions entre les leaders occidentaux et le président Ahmadinejad. Le président brésilien, Luiz Ignacio Lula da Silva, devrait avoir, lui aussi, des entretiens sur ce dossier avec les dirigeants iraniens ainsi qu'avec le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, invité à Téhéran, bien que la Turquie ne soit pas membre du G15, selon le ministère des Affaires étrangères. Ainsi, ce sommet s'annonce à la fois politiquement et mondialement opportun et même capital au moment où les USA et leurs alliés occidentaux font le pressing pour isoler l'Iran à la Conférence de suivi du traité de non-prolifération nucléaire (TNP), au siège de l'ONU à New York, qui a débuté le 3 mai et qui se poursuivra jusqu'au 28 mai. Cette mission est loin d'être une sinécure. Le président iranien, Ahmadinejad, a rejeté une offre de l'Aiea consistant à transformer en Russie et en France l'uranium iranien faiblement enrichi en combustible, pour le réacteur de recherche nucléaire. Téhéran a proposé en retour un échange simultané de combustible en petites quantités et en territoire iranien, ce que les grandes puissances ont refusé. «Nous attendons que nos amis turcs et brésiliens nous rendent compte des négociations qu'ils ont eues» avec les grandes puissances, a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki, cité par l'agence Mehr. «Nous pensons qu'un échange est possible. Nous attendons seulement que l'autre partie montre sa volonté», a-t-il ajouté. Sur un autre plan, le Président Bouteflika devra discuter également avec son homologue iranien de l'économie. L'Iran est prêt à coopérer avec l'Algérie dans le domaine spatial mais également dans les secteurs de la pétrochimie, de l'habitat et de la construction automobile, le transport aérien et le développement nucléaire civil. Par ailleurs, il y a lieu de souligner qu'en raison de son agenda chargé à l'étranger, le chef de l'Etat a reporté la conférence des cadres de la nation. Prévue pour ce mois, la conférence aura lieu finalement en juin, a confié un membre du staff gouvernemental à L'Expression. Ce dernier précise que le Président a des engagements à l'étranger. A en croire notre source, le chef de l'Etat aura également un autre déplacement à faire à l'étranger après son retour d'Iran. La visite d'Etat qu'il allait effectuer en Allemagne le 21 avril dernier sera, semble-t-il, relancée de nouveau. En attendant la tenue de cette conférence, qui dévoilera les grandes lignes du plan quinquennal, les ministres du gouvernement distillent celui-ci au compte-gouttes