Signature d'un protocole de coopération entre les armées des deux pays    UIP : Des pays arabes boycottent l'allocution du représentant de l'entité sioniste en réponse à l'appel de l'Algérie    48 milliards de dollars attendus à Alger    Favoriser le co-développement et un monde multipolaire au niveau géostratégique    Lancement de la plate-forme digitale pour la migration du service Idoom Adsl vers Idoom Fibre    Le leader du Hamas Senouar est mort en martyr    Les projets de loi israéliens interdisant l'UNRWA ne tiennent pas debout    L'entité sioniste fait de la politique de la famine une arme de guerre    Ligue 2 amateur : Des chocs tout aussi palpitants à l'Ouest    Ils veulent créer leur Coupe du monde des clubs Pourquoi s'en prendre à la CAN ?    Ligue 1 Mobilis : MC Alger – O Akbou le 24 octobre au stade 5-Juillet    Les concierges médiatiques de l'odieux-visuel français    Douze décès et 505 blessés en une semaine    Saihi préside l'ouverture du 3e Congrès international sur l'obésité et les maladies métaboliques    Nombreuses manifestations commémoratives dans les wilayas de l'est du pays    Sarcelles, commémore dignement le massacre du 17 Octobre 1961    «Terra Madre» ou le SOS de la nature    La 149e session de l'UIP, une occasion pour l'Algérie de défendre les causes palestinienne et sahraouie    Ghaza, un "enfer sur terre" pour un million d'enfants, selon l'Unicef    WSRW salue l'inclusion dans le rapport de Guterres d'une référence au pillage des ressources du Sahara occidental    Le Front Polisario rejette toute "initiative" ne garantissant pas le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination    M. Boughali participe à Genève à la 2e réunion du comité préparatoire de la 6e conférence des présidents des parlements    Pluies orageuses à l'Est du pays à partir de vendredi    Le ministre de la Santé préside l'ouverture du Congrès international de cardiologie    CANEX WKND 2024: l'investissement dans les industries créatives en Afrique au cœur des préoccupations de l'Afreximbank (responsable)    Saihi: éradication de la diphtérie apparue dernièrement au sud du pays    Algérie-Mauritanie: signature d'un protocole de coopération entre les armées des deux pays    Mouloudji et Zitouni inaugurent les expositions artistiques et créatives de la manifestation "CANEX WKND 2024"    CANEX 2024 : M. Zitouni s'entretient avec le directeur de la BADEA    Journée nationale de l'émigration: nombreuses manifestations commémoratives dans les wilayas de l'est du pays    Journée nationale de l'émigration: le ministère des Affaires étrangères organise un recueillement à la mémoire des martyrs des massacres du 17 octobre 1961    Football: une minute de silence à la mémoire de Belaid Lacarne ce week-end dans tous les stades    Tennis de table/Championnat d'Afrique: la paire algérienne Jellouli-Kessaci qualifiée en finale    La sécurité alimentaire un choix stratégique constant et principal axe des efforts de développement en Algérie    Judo/Championnat du monde militaire: trois médailles pour les Algériens    Décès de l'ancien arbitre international Belaid Lacarne : Le président de la République présente ses condoléances    L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Il y a urgence!
REFORME PENITENTIAIRE
Publié dans L'Expression le 14 - 09 - 2002


Pour une fois, la nécessité a primé. C'est vrai!
Et c'est même avec un ouf de soulagement qu'on a appris qu'un ministère chargé de la Réforme pénitentiaire a été créé pour répondre à un certain nombre de questions où la morale, l'économie, la dignité humaine et le respect des droits de l'Homme devraient enfin pouvoir faire bon ménage. Commençons d'abord par rappeler que l'ensemble des prisons algériennes est vétuste puisque certaines ont plus de deux siècles. Et pour citer un exemple éloquent, le bagne de Serkadji qui en fait partie, témoigne par la même occasion de l'inquiétant délabrement de notre secteur pénitentiaire. A ce propos, le lecteur aura certainement vite remarqué qu'au lieu de qualifier l'actuelle centrale carcérale de Koudiet Es-Saboun de prison, on a parlé de bagne. Or, c'était bien la fonction originelle de cet ensemble pendant la présence ottomane à Alger. L'évocation de ce point particulier nous rappelle que le secteur pénitentiaire existant aujourd'hui dans notre pays date au moins de deux siècles. Et qu'il s'agit bien d'un héritage que les autorités algériennes à l'indépendance ont continué de gérer pratiquement de la même manière que les autorités coloniales avant elles.
Pour autant, l'Algérie, qui a expérimenté pendant quarante ans différents modèles de développement économique pour revenir en dernier ressort à l'économie de marché qu'elle avait boudée dès les premières semaines de l'Indépendance, n'a pas hésité à dépenser des milliards de dinars pour construire de nouvelles prisons. Des prisons qu'elle a malheureusement continué de gérer comme au temps du colonialisme, avec le même esprit agressif du maton à l'égard du détenu comme cela se passait pendant la Guerre de Libération où justement le détenu était souvent un fidaï ou un maquisard récemment capturés.
Curieusement durant cette période, la prison ou le camp de concentration étaient aimés par les visiteurs au motif que ces deux pôles du secteur pénitentiaire représentaient ce qu'il y avait de plus digne et de plus héroïque dans les rapports qu'entretenaient les Algériens avec la lutte de libération.
Pour autant ce type de gestion, inhumain et réfractaire à toute forme de repêchage de l'individu incarcéré par une forme d'humanisation progressive des rapports entre lui et l'administration pénitentiaire, est resté en vigueur uniformément aussi bien dans les anciennes prisons que dans les nouvelles.
Au moins jusqu'en 1972, année qui, grâce à la réflexion multidisciplinaire de certains spécialistes, a vu naître un projet de réforme du secteur pénitentiaire qui, hélas, ne verra jamais le jour officiellement. Et voilà qu'en 2002, on reparle de nouveau de cette réforme sans la mise en oeuvre de laquelle l'Algérie ne saurait continuer à se porter garante devant les autres nations, du respect et de la protection des droits de l'Homme dans son pays. Ce qui est vrai puisque notre pays s'est engagé «urbi et orbi» à veiller à ce que ces droits ne fassent jamais plus l'objet de violation sur toute l'étendue de son territoire. Soit! Après le rendez-vous manqué d'il y a trente ans sur la mise en oeuvre d'une réforme convenable, comment se présente aujourd'hui la situation dans nos prisons? Le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle a empiré en particulier durant ces douze dernières an- nées avec la pression que n'a cessé d'exercer sur les établissements pénitentiaires le nombre de plus en plus grand de prisonniers venus des milieux terroristes. Douze ans, un temps que le pouvoir aurait dû justement mettre à profit en traitant par des spécialistes les déviances psychologiques qui ont conduit une partie de jeunes Algériens à répondre à l'appel de l'islamisme. D'où l'absence de spécialistes dans nos prisons.
Aujourd'hui encore, on constate que nos prisons continuent d'être boudées par eux et même que l'université algérienne, à l'exception de quelques mémoires de magistères vite bâclés, n'a rien produit qui puisse être considéré comme une préoccupation permanente de la situation en milieu carcéral, de son évolution et de ses capacités de préparer sérieusement le détenu libérable à l'insertion une fois dehors. Pour ce qui est des pathologies propres à ce milieu, aucune étude approfondie non plus n'a été élaborée pour servir de base éventuelle à l'institutionnalisation en faculté d'une discipline traitant de la santé pénitentiaire en permanence.
Le fonctionnement interne des prisons à présent. Une constante est à souligner à ce propos: la brutalité et le comportement inhumain qui prévalent au sein de l'administration pénitentiaire dans sa manière de gérer les prisonniers. Mais pas seulement eux dans la mesure où les parents du détenu ne sont pas épargnés par un système qui prend tout à fait ses aises en traitant les visiteurs, au parloir comme à l'entrée de l'aire de détention, comme des infrahumains. Pourquoi? Allez savoir!
C'est vrai que, par ailleurs, on a introduit des ordinateurs en prison pour aider l'administration à mieux gérer le patrimoine pénitentiaire et les effectifs des détenus. Cette initiative est certainement louable quelque part, mais elle n'améliore pas pour autant les rapports entre la direction de la prison, les surveillants et les détenus.
Par exemple, on aurait agi plus raisonnablement en installant des téléphones dans les prisons pour éviter aux parents, surtout ceux démunis, de parcourir parfois des centaines de kilomètres avant d'arriver au centre de détention où est incarcéré leur fils, leur fille ou un membre de leur famille. De grandes et profondes améliorations restent à faire en milieu carcéral. Ce qui vient d'être évoqué n'est qu'une goutte d'eau par rapport à la réforme fondamentale qui reste à faire. Un chantier à suivre.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.