Détermination n L'Algérie envisage d'améliorer les conditions de détention dans les différents établissements pénitentiaires. C'est ce qu'a déclaré hier Mokhtar Filoune, directeur général de l'administration pénitentiaire, au forum «Fi El ouadiha», de la chaîne I de la radio nationale. Selon ce responsable l'Algérie vient d'amorcer une nouvelle étape importante dans le respect des droits et des libertés individuelles des détenus, et ce, grâce à la réforme entreprise dans ce domaine depuis 2003. Selon l'invité de la radio, l'Etat, et depuis l'inscription de la nouvelle loi du 06 février 2005 qui stipule la nécessité de l'amélioration des conditions d'emprisonnement et de vie dans les prisons, a pris conscience qu'il est obligatoire pour notre pays de ne pas être en marge du respect de la dignité des détenus. Les autorités qui ont ratifié plusieurs conventions internationales dans ce sens étaient obligées de démontrer leur volonté de prendre des mesures de réforme nécessaires pour «soigner» l'image du pays s'agissant du respect des droits de l'homme notamment ceux des prisonniers. M. Filoune a fait savoir que les pouvoirs publics ont dépensé des sommes importantes dans la couverture médicale et de formation au profit des personnes enfermées dans les centres de détention. Le nombre des médecins assurant les prestations sanitaires au niveau de ces centres est estimé à 407 alors qu'ils n'étaient que 96 médecins en 2002. Pour la prison d'El-Harrach 23 médecins y exercent. Le nombre des cardiologues et autres assistants de santé a notamment augmenté depuis 1999. Un autre volet sur lequel la direction de l'administration pénitentiaire a focalisé son intérêt est lié à la formation continue. Selon ce même responsable, cet axe reste plus important vu que la plupart des personnes arrêtées et vivant derrière les barreaux ont un niveau d'instruction très bas. 45% des prisonniers sont illettrés, a-t-il affirmé. Les jeunes aussi représentent aussi 80% des prisonniers. En 2008 le nombre des prisonniers inscrits pour suivre des stages et des formations continues est évalué à 15 470 alors qu'ils n'étaient que 1 795 en 1999. En ce qui concerne le nombre de récidivistes, M. Filoune a annoncé que leur pourcentage demeure important. 42% des personnes qui ont fait de la prison ont récidivé et pu commettre des crimes après leur libération. Ce qui veut dire que le système de contrôle et de suivi après leur libération n'est pas du tout performant. Un autre point important évoqué par l'invité du forum de la chaîne I est celui des infrastructures qui sont loin de répondre aux exigences de la réforme car presque toutes les prisons que compte l'Algérie – datant de l'époque coloniale – sont dépassées.