Longtemps délaissé au profit de la ville, le village a réussi le pari de sa réhabilitation grâce à la volonté et la ténacité de ses habitants. Perché sur les hauteurs de la ville des Genêts, le village de Redjaouna plongent ses racines dans l'histoire ancienne de la région des Amraoua. Plus ancien que la ville de Tizi Ouzou dont les premiers jalons remontent au XVIIe siècle lorsque les Turcs érigeront leur premier fort à Boukhalfa, Redjaouna est le village le plus peuplé de la wilaya avec 18.000 habitants. Longtemps délaissé au profit de la ville d'en bas, celui-ci, avec la volonté et la ténacité de ces habitants, a réussi le pari de sa réhabilitation sur le plan économique, culturel et sportif. Au bout de deux années de travail collectif, plusieurs projets ont pu être réalisés. L'exploit peut servir d'exemple pour beaucoup de villages de la wilaya. Le secret de cette réussite tient à la promesse faite par Mohamed Malki, président du comité de village et élu à l'APC de Tizi Ouzou, de faire de Redjaouna une fleur. Pari relevé. Pourtant, il n'y a pas longtemps, le village vivait dans un enclavement des plus dramatiques. Pour y parvenir, les usagers devaient emprunter une route délabrée et parsemée de nids-de-poule et des fuites d'eau qui ont dégradé la chaussée. Et dire que le plus grand hôpital de la région est situé à l'entrée du village. Il n'y a pas si longtemps, Redjaouna ne possédait aucune infrastructure viable. Les écoliers étaient contraints à se suffire d'une école primaire sans aucune aire de jeu ou de loisir. Le village se débattait dans une morosité indescriptible. Les ruelles abandonnées laissaient les jeunes livrés à eux-mêmes et à une délinquance sans précédent. Ajoutée à cette situation, l'insécurité engendrée par le terrorisme qui a sévi dans le village pendant une longue décennie. Pour comprendre les améliorations intervenues, Mohamed Malki, président du comité de village, l'homme par qui les changements arrivent, affirmait qu'il n'a pas été facile de débloquer tous les chantiers. Il n'hésitera pas, à cet effet, de rendre un hommage aux villageois, aux élus de son parti, et au wali ainsi qu'au chef de daïra de Tizi Ouzou qui l'ont toujours soutenu. Il énumérera les projets réalisés depuis qu'il a pris les rênes du comité de son village. Actuellement, les 1358 familles de Redjaouna sont raccordées au réseau de gaz de ville. Alors que d'autres communes n'arrivent toujours pas à raccorder un seul village au réseau d'assainissement, Redjaouna avec la densité de ses habitations est aujourd'hui connectée à un réseau des plus performants. Parallèlement à ces réalisations, les ruelles du village ont subi un lifting très appréciable avec leur dallage en carrelage antidérapant. Actuellement, affirme Mohamed Malki, les habitants de Redjaouna croient plus que jamais en l'avenir. Pour preuve, des projets sont soumis à l'aval des autorités de wilaya: la polyclinique, la Sûreté urbaine et la Protection civile. Le projet d'une salle omnisports et un centre de loisirs à Harrouza est à l'étude. En fait, le travail de ce comité de village est un exemple pour les autres. D'ailleurs, la jeunesse a repris ses activités dans plusieurs associations. Ainsi, l'association Tharwa N'gaya avec ses activités musicales et théâtrales a représenté le village et la wilaya lors de plusieurs festivals nationaux et internationaux. Le regain d'activité est également visible au chapitre du sport avec le retour de l'association. Aujourd'hui, le club local reçoit une subvention de dizaines de millions alors qu'auparavant, il n'avait droit qu'à 50.000 DA annuellement.