La présidente argentine, Cristina Kirchner, a réclamé hier au nouveau gouvernement britannique une reprise des négociations sur la souveraineté contestée de l'archipel britannique des Malouines, une demande immédiatement rejetée par Londres. «Je voudrais demander, au nom de mon pays et des pays d'Amérique latine, au Royaume-Uni (...) de reprendre nos négociations au sujet de la souveraineté des îles Malouines», a déclaré Mme Kirchner à l'occasion du sommet UE/Amérique latine/Caraïbes qui a lieu jusqu'à aujourd'hui à Madrid. La présidente argentine dit formuler sa demande en s'appuyant sur une «résolution» des Nations unies datant de 1965 qui «n'est toujours pas respectée». Alors que le nouveau Premier ministre britannique, le conservateur David Cameron n'assiste pas au sommet de Madrid, son gouvernement a rapidement répliqué par un communiqué du secrétaire d'Etat pour l'Amérique latine, Jeremy Browne. «Il ne peut y avoir de négociations sur la souveraineté, à moins que les habitants des Falklands (nom britannique des Malouines) ne le souhaitent» selon une déclaration écrite de M.Browne. «Nous n'avons aucun doute sur la souveraineté des îles Falklands», a encore rappelé le responsable. «Le traité de Lisbonne réaffirme clairement la position de l'UE, à savoir que les Falklands sont un territoire d'outre-mer du Royaume-Uni», a souligne Londres. «Alors que nous sommes en désaccord avec l'Argentine sur les Falklands, nous avons une relation (avec Buenos Aires) proche et productive sur nombre de sujets», notamment en matière d'économie ou de réchauffement climatique, a conclu M. Browne. L'Argentine continue de revendiquer la souveraineté de cet archipel de l'Atlantique Sud, situé à 500 km de ses côtes, malgré sa défaite au cours d'une guerre éclair qui a coûté la vie à 649 soldats argentins et 255 britanniques en 1982. Mme Kirchner a souligné hier devant les chefs d'Etats et de gouvernement présent au 6e sommet UE/Amérique latine, qu'on ne pouvait pas «mettre sur le compte» de l'Argentine actuelle, «ce qui s'est passé sous les dictatures militaires», faisant allusion à la guerre de 1982. La présidente argentine avait envoyé, la semaine dernière, une lettre à David Cameron pour lui demander d'arrêter l'exploration pétrolière au large des Malouines.