Des experts ont clos hier une enquête internationale sur le naufrage d'un navire de guerre sud-coréen coulé en mars, dont la Corée du Nord est fortement soupçonnée d'être responsable, et les premières conclusions devraient être présentées demain. L'agence sud-coréenne Yonhap, citant une source militaire, a annoncé hier que la Corée du Sud avait réuni des «preuves concluantes» démontrant que le naufrage, dans lequel 46 marins ont péri, a été provoqué par une torpille nord-coréenne. «L'analyse de pièces de métal et de traces d'explosif retrouvées sur le Cheonan et sur les fonds marins nous a permis d'obtenir des preuves concluantes qu'il y a eu une attaque à la torpille de la part de la Corée du Nord», a affirmé la source militaire sud-coréenne. Selon le journal sud-coréen Dong-A Ilbo, un fragment censé provenir du propulseur de la torpille a été découvert et les enquêteurs ont établi que ce fragment provenait d'une torpille de fabrication chinoise ou russe. Le président américain Barack Obama et son homologue sud-coréen Lee Myong-bak, qui ont eu un entretien téléphonique, ont décidé d'établir «toutes les responsabilités de l'événement et se sont engagés à suivre les faits de l'enquête où qu'ils mènent», a déclaré la Maison-Blanche. Ils ont aussi souligné que le régime communiste de Pyongyang devait «mettre un terme à son comportement belliqueux envers ses voisins», remplir «ses engagements à éliminer son programme d'armement nucléaire» et «respecter ses obligations internationales» fixées par le Conseil de sécurité de l'ONU. La Maison-Blanche a également annoncé la visite la semaine prochaine à Séoul de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, ainsi qu'une réunion en juillet des ministres de la Défense et des Affaires étrangères américains et sud-coréens. Les conclusions de l'enquête devaient être présentées hier après-midi à l'entourage du président et rendues publiques demain. Elles seront également communiquées aujourd'hui aux diplomates de plus de 30 pays, «avec des preuves scientifiques» montrant que le navire a été coulé par une torpille nord-coréenne, selon un responsable gouvernemental sud-coréen resté anonyme, cité par Yonhap. S'il est établi que le Nord est à l'origine du naufrage, des responsables sud-coréens ont indiqué que Séoul pourrait saisir le Conseil de sécurité de l'ONU pour réclamer des sanctions. Le Cheonan, corvette de 1200 tonnes, a coulé le 26 mars après une mystérieuse explosion qui l'a brisée en deux au large de l'île de Baengnyeong, près de la frontière maritime avec la Corée du Nord. Hier, de façon inattendue, la Corée du Nord a convoqué le Parlement pour le 7 juin, deux mois après une précédente session début avril. C'est la première fois depuis 2003 que l'Assemblée populaire suprême se réunira deux fois dans l'année. Selon des analystes, cette nouvelle session pourrait être consacrée aux conséquences du naufrage qui a encore attisé les tensions dans la péninsule.