L'enseignement de tamazight dans l'école algérienne «requiert une attention particulière, doublée d'un effort supplémentaire de la part du ministère de l'Education nationale afin de rattraper le retard enregistré par cet enseignement depuis son lancement, en 1995», a indiqué le secrétaire général du Haut Commissariat à l'amazighité (HCA), M.Youcef Merrahi. Animant un point de presse en marge du 6e Salon du livre et multimédia amazigh, ouvert, lundi à Bouira, M.Merrahi a considéré tamazight comme «orpheline» dans le système éducatif algérien, déplorant, à titre indicatif, la «réduction du nombre des wilayas où elle est enseignée, passant de 16 au début à neuf, actuellement». Ce «rétrécissement» de son champ d'enseignement est accompagné d'une «absence de formation au profit des enseignants de tamazight», a-t-il encore déploré, signalant «l'existence d'un contingent annuel de 400 licenciés en langue tamazighte, qui n'ont d'autre perspective que d'enseigner dans une autre langue, ou de faire carrière dans le journalisme». Abordant le sujet du livre en tamazight et le rôle des maisons d'édition dans la promotion de cette langue, le secrétaire général du HCA a estimé à «une vingtaine de maisons, l'effectif des entreprises éditrices qui s'intéressent véritablement à ce produit» dont il a, d'ailleurs, souligné les «efforts qui ont abouti à l'édition de près de 150 titres en tamazight tirés à près de 300.000 exemplaires» s'est-il félicité. Il a, en outre, signalé que ce salon «sera mis à profit par le HCA afin d'initier une collecte de tout ce qui se rapporte au patrimoine amazigh, en vue de sa traduction vers des supports littéraires et scientifiques sur la société amazighe». «L'écriture est une question de vie ou de mort pour la société amazighe», a-t-il encore soutenu, en plaidant pour le «sauvetage de tout ce qui peut l'être du legs de nos ancêtres et de le transcrire afin de le préserver de la déperdition que font peser sur lui les aléas de l'oralité.»