L'ensemble Mausolée-Zaouïa historique Cheikh Yahia el Aïdli vient d'être inscrit dans l'inventaire du patrimoine culturel de la wilaya de Béjaïa. L'arrêté de son inscription a été remis officiellement au Cheikh Tahar Aït Aljat, le fondateur de la Zaouïa de Yahia el Aïdli, jeudi, par le chef de l'exécutif de la wilaya de Béjaïa, M. Ali Bedrici. La cérémonie s'est déroulée en présence du président du Haut Conseil islamique, cheikh Bouamrane, des élus locaux et de nombreux participants et chercheurs au Colloque international, consacré à la vie du cheikh Yahia el Aïdli.Ce patrimoine est constitué de cinq édifices datant du milieu du XVe siècle, il est intimement lié à la vie et aux activités, religieuses et spirituelles du savant-soufi. Il comprend le mausolée (Takorabt) du cheikh Yahia el Aïdli et de son élève Sidi Iddir, la mosquée Tighilt, qui correspond à la zaouïa historique, la mosquée Ihoudjan, qui est liée à la Karamat relative à l'orientation vers la Mecque, l'ancienne zaouïa (1937) et enfin le hammam Ouguelmime, dont les eaux sont tièdes en hiver et fraîches en été.Un programme de réhabilitation et de restauration globale du site est prévu prochainement. Lors de cette cérémonie, la délégation a procédé également à la pose de la première pierre en vue de la construction d'une nouvelle zaouïa, à Tamokra (Akbou), dédiée à la mémoire de ce savant soufi, qui en est le fondateur. Le projet consiste en la réalisation d'une école coranique qui abritera des espaces spécialement pédagogiques, à savoir l'enseignement coranique, plus des activités de détente et de loisirs. La capacité d'accueil de cette école est de 250 personnes, toutes catégories confondues. L'érudit soufi Yahia el Aïdli vivait à Béjaïa au début du XVe siècle et évoluait dans un milieu scientifique, culturel de premier ordre. Disciple de l'illustre savant Ahmed Ibrahim El Bijaoui, il est considéré, alors comme le plus grand exégète «fakih» de la philosophie et de l'esprit malékite, et contemporain de personnages tout aussi illustres, à l'instar de Abderrahmane Athaâlibi et Sidi Touati. Très tôt, il se retira de la vie citadine pour s'installer dans l'arrière-pays, plus précisément à Tamokra dans la région d'Akbou. Pressentant la conquête espagnole, déjà en route vers le Maghreb après la chute de Grenade, El Aïdli s'est résolu à préserver le dynamisme intellectuel qui prévalait à Béjaïa et à lui donner de la substance et du souffle loin du terrain des conflits.