Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, a appelé son peuple à se préparer à l'éventualité de reprendre «la lutte armée» contre l'occupant marocain. Devant l'impasse dans laquelle se trouve le processus de décolonisation des territoires sahraouis occupés, un retour aux armes est envisagé par le Front Polisario. Le recours aux armes contre l'armée d'occupation marocaine, après I7 ans de trêve, a été évoqué à l'occasion du 37e anniversaire de la création du Front. Selon l'agence de presse sahraouie, le président Mohamed Abdelaziz a appelé, vendredi dernier, le peuple sahraoui à se préparer à toute éventualité, y compris celle de reprendre la lutte armée pour le recouvrement de ses droits légitimes. Ainsi, le Front Polisario n'aura d'autre alternative que de reprendre les armes en cas d'échec des négociations avec le Maroc. Au cours de cette période de 17 ans, deux faits sont incontestables: le Maroc n'a pas la volonté d'avancer et le Conseil de sécurité ne parvient pas à imposer ses résolutions. Aussi, l'appel du dirigeant sahraoui fait suite à la position diplomatique du Royaume chérifien qui s'entête à livrer des interprétations orientées et erronées de la résolution 1871 du 30 avril 2009 du Conseil de sécurité des Nations unies. La patience du peuple sahraoui est éprouvée par l'entêtement de la France à défendre le projet colonial au Conseil de sécurité. «Nous sommes là, aujourd'hui, sur nos territoires libérés, pour fêter cet anniversaire, après le repli de l'armée marocaine colonisatrice qui a recouru, contrainte, au plan défensif pour se protéger des attaques de l'armée du peuple sahraoui», a souligné le président sahraoui.Il a rappelé «le soutien de tous les Sahraouis au Front Polisario et leur attachement à l'option de l'indépendance nationale ainsi que leur détermination à arracher leur droit indéniable et légitime à la liberté, à l'indépendance et à la construction d'un Etat sahraoui sur l'ensemble de leur territoire». Le président Abdelaziz a réaffirmé la détermination du Front Polisario à poursuivre son combat jusqu'a l'indépendance quel qu'en soit le prix à payer. Après les festivités commémorant le 37e anniversaire du déclenchement de la lutte armée, le président sahraoui s'est enquis des derniers développements dans la lutte du peuple sahraoui auprès de ses responsables et cadres militaires. Ces développements ont été examinés à la lumière des décisions prises au cours de la dernière session du secrétariat national du Front Polisario et des positions adoptées au Conseil de sécurité. Par ailleurs, la reprise des négociations devant parvenir à une solution politique juste et mutuellement acceptable et garantissant l'autodétermination du peuple sahraoui est constamment sabordée par les autorités marocaines. Le ministère marocain des Affaires étrangères ne cesse de mettre en exergue une prétendue reconnaissance par le Conseil de sécurité, de l'initiative marocaine d'autonomie. Cela dénote une mauvaise foi évidente et pousse le responsable sahraoui à douter de l'aboutissement des rounds de négociations. De même que la médiation des Nations unies n'a pas réussi à conduire à l'organisation du référendum d'autodétermination promis depuis 1992. Enfin, le Royaume du Maroc, en butte à des difficultés économiques, financières et sociales, pourra-t-il s'accommoder d'un nouveau conflit armé avec le Front Polisario?