Photo : S. Zoheir Par Ghada Hamrouche Le Front Polisario envisage à nouveau le recours à la lutte armée. C'est du moins ce qui transparaît du dernier discours de son secrétaire général, M. Mohamed Abdelaziz. Dans une conférence commémorant le 37e anniversaire de la création du Front Polisario, son secrétaire général et président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Mohamed Abdelaziz, a appelé son peuple à «se préparer à toute éventualité», y compris celle de reprendre la lutte armée. Une option qui se profile de plus en plus comme seul moyen pour le recouvrement de ses droits légitimes face à «l'entêtement du Maroc et l'entrée en ligne de la France pour défendre le projet colonial au Conseil de sécurité». Le président sahraoui a souligné que «nous sommes là, aujourd'hui, sur nos territoires libérés, pour fêter cet anniversaire, après le repli de l'armée marocaine colonisatrice qui a recouru, contrainte, au plan défensif pour se protéger des attaques de l'armée du peuple sahraoui», a rapporté vendredi dernier l'agence de presse sahraouie (SPS) et reprise par l'agence de presse algérienne (APS).Il rappellera dans ce sillage «le soutien de tous les Sahraouis au front Polisario et leur attachement à l'option de l'indépendance nationale ainsi que leur détermination à arracher leur droit indéniable et légitime à la liberté, à l'indépendance et à la construction d'un Etat sahraoui sur l'ensemble de leur territoire». Après avoir souligné «la place de la lutte du peuple sahraoui à travers le monde», le président Abdelaziz a réaffirmé la détermination du Front Polisario à poursuivre son combat jusqu'à l'indépendance «quel que soit le prix à payer».M. Abdelaziz a présidé les festivités commémorant le 37ème anniversaire du déclenchement de la lutte armée avant de se réunir avec des responsables et des cadres de l'armée sahraouie. Lors de cette réunion, le président sahraoui s'est enquis des «derniers développements dans la lutte du peuple sahraoui à la lumière des décisions prises au cours de la dernière session du secrétariat national du Front Polisario et des positions adoptées au Conseil de sécurité». De grandes manifestations de soutien au peuple sahraoui se tiennent depuis vendredi en Europe pour réclamer le droit du peuple sahraouie à l'autodétermination. Après la manifestation de Bruxelles, celle organisée hier dans la ville espagnole Algésiras est de loin la plus imposante. Les manifestants ont revendiqué, entre autres, du gouvernement de Zapatero qu'il fasse pression sur la communauté internationale pour faire valoir le droit du peuple sahraoui à disposer de lui-même. A Alger, les participants à la conférence internationale de jeunes «pour la décolonisation du Sahara occidental» ont souligné hier, la nécessité d'intensifier les efforts pour faire pression sur le régime marocain en vue de mettre fin aux graves violations des droits de l'Homme au Sahara occidental. Les participants à cette conférence ont affirmé que «l'ONU et la communauté internationale se doivent d'imposer des restrictions et de faire pression sur le régime marocain pour qu'il cesse ses pratiques répressives contre le peuple sahraoui qui est de plus en plus attaché à la liberté et à l'indépendance». Ils ont également préconisé d'élargir la mission de la Minurso pour englober le contrôle des droits de l'Homme au Sahara occidental, estimant qu'il s'agissait d'une «nécessité impérieuse» notamment après que «les violations des droits de l'Homme eurent pris un caractère systématique contre la volonté de ceux qui appellent au respect du droit à l'autodétermination».