Les «bouteilles incendiaires» visent les hommes en bleu. Un policier a été grièvement brûlé par jet de cocktail Molotov, lors d'une dispersion d'un meeting antivote tenu dans la ville de Tizi Ouzou. C'est vendredi, en fin de soirée, que la coordination de la commune de Tizi Ouzou a essayé d'animer un meeting, au niveau du quartier dit: la Cnep ou cité du 20-Août. Alors que l'exposition photos et les banderoles noires n'ont guère été touchées, le meeting a été interdit. Les forces de police sont intervenues pour disperser les jeunes. C'est alors qu'une petite échauffourée a débuté, entre policiers et jeunes de la cité. La tension s'enflamma et ce fut un copieux arrosage de pierres qui s'abatit sur les policiers qui ripostèrent avec des grenades lacrymogènes. Un peu plus tard, les cocktails Molotov firent leur apparition. Les «bouteilles incendiaires» visent les hommes en bleu. L'un d'eux a été grièvement blessé. Il a été transporté d'urgence au CHU Mohamed-Nedir avant d'être transféré à Aïn Naâdja. «Les émeutes que l'on pensait appartenir au passé semblent être prônées comme éventuel ‘‘outil de combat'' par quelques-uns. Ce qui ne saurait que nuire au mouvement citoyen.» Du moins c'est ce que d'aucuns et non des moindres, pensent: le mouvement citoyen à travers de nombreux délégués rencontrés à Tizi Ouzou, se définit comme un mouvement pacifique, comme ces mêmes délégués assurent que «la position de la Cadc, une structure du mouvement citoyen, est connue de tous. C'est le rejet de toute consultation électorale avant la satisfaction des revendications de la plate-forme d'El-Kseur!». Les mêmes délégués qui «comprennent la colère des jeunes» ne vont cependant pas jusqu'à les «absoudre» et réaffirment que «le combat est un combat d'idées. Le mouvement citoyen a d'autres arguments plus solides pour ne pas recourir à la violence!». D'autres citoyens, principalement les plus âgés, montrent du dépit face à ce qui est arrivé. Ils disent «ne pas comprendre les démarches politiques violentes qui ne travaillent pour personne et ne surviennent pas pour le bien de la région». Tous souhaitent que «la violence des mois passés, soit désormais derrière et comptent sur la sagesse des délégués du mouvement citoyen pour que plus jamais la région ne s'enflamme!». Heureusement, le calme est revenu peu après sur les lieux, où il ne restait au matin, qu'un tas de pierres que les services de la voirie ont enlevé, mais ont-ils enlevé la colère?